Des mouvements de protestation ont été signalés lundi soir à Kébili avec la tentative de jeunes manifestants de prendre d’assaut le district de la Garde nationale sur la route d’El Mansoura, mettant le feu à des voitures garées à cet endroit.
Les forces de l’ordre sont intervenues, faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants et les empêcher de s’introduire dans le district et ravager les biens publics et privés.
Selon des témoins oculaires, les manifestations ont démarré à l’intersection de Choôla, au centre ville de Kébili. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le siège du gouvernorat, où les unités militaires sont intervenues pour les empêcher de s’y introduire, avant de se diriger vers le district de la Garde nationale.
Les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants se poursuivent lundi soir.
Par ailleurs, certaines localités de Kébili, notamment El Galaâ, Jomna, Douz et Souk Lahad ont été le théâtre, lundi, pendant tout l’après-midi et le soir, de marches de protestation pour dénoncer l’intervention des forces de sécurité contre les sit-inneurs du gouvernorat de Tataouine et exprimer le soutien à ce mouvement de protestation des jeunes dans les gouvernorats de Kébili et Tataouine qui revendiquent le développement et un bon usage des ressources naturelles du pays.
Des manifestants à Souk Lahad, El Kalaâ et Jomna ont bloqué la route principale menant à leurs villes en formant un barrage humain ou en incendiant des pneus pour empêcher le passage de véhicules, particulièrement ceux des renforts sécuritaires qui se dirigeaient vers Tataouine, ont indiqué des sit-inneurs.
Par ailleurs, une grève générale a été observée depuis lundi matin dans les délégations d’El Faouar et les villages avoisinants. La grève a été décrétée dans les institutions publiques, les commerces, les cafés, à l’exception des secteurs de la santé et de l’éducation et les boulangeries.
Une marche de protestation s’en est ensuite suivie dans les principales artères de la ville. Les manifestants ont brandi des slogans réclamant le doit au développement, à la justice économique et à l’emploi.
Sur un autre plan, le syndicat régional des forces de la sécurité intérieurre de Kébili a publié un communiqué pour exprimer le soutien des unités sécuritaires aux revendications des manifestants “tant qu’elles sont exprimées de manière pacifique”.
Le syndicat a appelé les différents corps de la sécurité à faire preuve de professionnalisme et de retenue et à ne pas faire usage de la force pendant les mouvements pacifiques, mettant en garde les trois présidences et le ministère de l’Intérieur contre les éventuelles conséquences d’une mauvaise gestion des revendications des manifestants, selon la même source.