Plusieurs députés ont souligné, mardi 23 mai 2017, l’impérieuse nécessité de trouver une issue politique pacifique à même de permettre d’apaiser les tensions à Tataouine et dans d’autres régions en proie aux mouvements de protestation.
Des heurts ont éclaté, lundi, dans la localité d’El Kamour entre forces de l’ordre et protestataires qui tentaient d’envahir la station de pompage de pétrole. Un manifestant percuté à El Kamour, par une voiture de police est décédé, à l’Hôpital régional de Tataouine.
Les districts de police et de la garde nationale ont été pris d’assaut par les protestataires, après le retrait des forces de l’ordre.
Interrogés en marge d’une plénière consacrée à l’examen de la situation à Tataouine, les députés ont jugé indispensable de faire prévaloir le dialogue et d’éviter les déclarations et les discours irresponsables qui risquent d’attiser les tensions.
“La montée de la violence est susceptible d’éparpiller les efforts des forces de l’ordre. Elle ne servira que les intérêts des ennemis de la Tunisie”, a affirmé le député du Mouvement Ennahdha, Ajmi Ourimi,
“Bien qu’elle soit un droit constitutionnel, la protestation pacifique ne doit pas dégénérer en actes de violence et de vandalisme”, a déclaré Ourimi.
“Tout dérapage ne fait que donner la chance aux ennemis de la Tunisie pour compromettre la sécurité du pays”, a-t-il averti.
Le député de Nidaa Tounes, Mohamed Saidane, a estimé indispensable d’appliquer la loi contre tous ceux qui cherchent à éparpiller les efforts sécuritaires.
“L’escalade à Tataouine ne sert aucunement l’intérêt du pays, notamment à l’approche de la saison estivale qui s’annonce prometteuse”, a-t-il ajouté.
Le député du Mouvement Echaâb, Zouheir Maghzaoui, a quant à lui plaidé en faveur de l’ouverture d’un dialogue entre les différents acteurs pour calmer la situation à Tataouine et les régions en proie aux mouvements de protestation.
Tout en se déclarant contre les actes de violence, de vandalisme et de pillage, Maghzaoui a appelé le gouvernement à présenter des solutions réalistes à cette crise.
Pour le député du Front populaire, Aymen Aloui, les incidents de Tataouine sont les conséquences des promesses mensongères du gouvernement.
En optant pour des solutions incompatibles avec les revendications du peuple, la coalition au pouvoir n’a fait qu’ouvrir la voie à la violence et au chaos, a-t-il dit.
Pour sa part, le député du Mouvement Machrou Tounes, Hsouna Nasfi a mis l’accent sur la nécessité d’engager des négociations responsables entre les protestataires et le gouvernement pour aboutir à une solution appropriée et barrer la route à tous ceux qui cherchent à saccager et à détruire les domaines de l’Etat.
Le député du Mouvement Tounes Al-Iradaa, Imed Daimi imputé la responsabilité des développements à Tataouine au gouvernement qui, au lieu de favoriser la voie du dialogue, a choisi les solutions sécuritaires.
A ce propos, il a réclamé l’ouverture d’une enquête sur les incidents de Tataouine et plus particulièrement sur la mort du jeune Anouar Sakrafi et sur l’implication d’un homme d’affaire dans le financement des protestations dans la région.