Selon la dernière enquête annuelle de la Chambre Tuniso-Allemande de l’Industrie et du Commerce (AHK) sur la situation et les perspectives des entreprises allemandes en Tunisie montre que les attentes de celles-ci, tous secteurs confondus, sont globalement positives pour l’année 2017, malgré un secteur textile en grande difficultés avec une baisse importante du nombre d’entreprises actives.
Tous secteurs confondus, la part des entreprises dont le chiffre d’affaires a augmenté en 2016 est resté, avec 53%, plutôt stable par rapport à l’année précédente (56%). Pour l’année 2017, 48% des entreprises s’attendent à une amélioration du chiffre d’affaires, contre 37% en 2016. En 2016, 38% des entreprises, quelque soit le secteur d’activité, ont augmenté leur effectifs contre 28% en 2015. Au niveau des investissements, les entreprises restent en attente. Bien que la part des entreprises souhaitant investir en 2017 est passée de 33% en 2016 à 38% en 2017, 12% des entreprises ont toutefois mentionné réduire leur volume d’investissement par rapport à l’année précédente.
L’atout principal de la Tunisie reste bel et bien, pour 85% des entreprises allemandes implantées dans le pays, la proximité géographique avec l’Europe. Loin derrière, les coûts de productions compétitifs du pays sont considérés, par 45% des entreprises interrogées, comme le deuxième atout principal de la Tunisie. 43% des participants à l’enquête apprécient le bon niveau de formation.
Plus que 28% des entreprises ont cité les conditions cadres fiscales comme avantage du pays contre encore 44% l’année dernière.
M.Ibrahim Debache, nouveau Président de l’AHK Tunisie a souligné au cours de son intervention la perception négative des opérateurs allemands de l’instauration (loi de finances pour la gestion 2017) d’une contribution exceptionnelle conjoncturelle et son application rétroactive sur l’exercice 2016. Il ajoutera que l’imposition des entreprises exportatrices a fini par réduire l’intérêt des avantages fiscaux effectifs du site Tunisie en comparaison avec d’autres pays concurrents.
Les plus grands handicaps de la Tunisie sont, selon les entreprises allemandes, l’insécurité politique (78%) et sociale (76%). Un autre handicap important mentionné depuis des années dans le cadre de cette enquête sont la réglementation excessive et la rigidité de l’administration (59%). Cela se réaffirme dans les réponses sur les répercussions sur l’activité propre des entreprises. Plus de la moitié des entreprises allemandes (54%) ont subi des conséquences négatives en raison de la rigidité administrative et des procédures d’autorisation difficiles.
Une simplification des structures administratives et une prise de décision plus ferme sont d’ailleurs les principales revendications des entreprises envers le gouvernement, affirme Dr. Martin Henkelmann, Directeur Général de l’AHK Tunisie.
Les entreprises allemandes continuent à investir dans le capital humain de demain. 66% des entreprises forment des jeunes gens. 60% d’entre elles en collaboration avec un centre de formation professionnelle public. Les opérateurs allemands restent très actifs dans le secteur de l’électromécanique et notamment la production des équipements automobile.
Les énergies renouvelables sont également dans le viseur des investisseurs allemands en Tunisie.
La direction de l’AHK rappellera au cours de la présentation des résultats de l’enquête que la Tunisie est le deuxième partenaire commercial le plus important de l’Allemagne dans la région du Maghreb. L’Allemagne est le troisième partenaire commercial le plus important pour la Tunisie et le troisième investisseur dans l’industrie de transformation tunisienne.
Les échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Allemagne sont excédentaires au profit de la Tunisie avec un volume commercial Tuniso-Allemand de 3 milliards d’euros en 2016.
Les entreprises Allemandes interrogées sur les mesures à prendre pour améliorer l’environnement économique suggèrent l’amélioration en premier du travail de l’administration par la simplification des procédures et le maintien des avantages fiscaux.
Côté difficultés les entreprises allemandes installées en Tunisie pointent en premier les services de la douane, les municipalités et les procédures de transfert des devises (Banque centrale).