Le gouvernement a ignoré plusieurs propositions avancées, en juin 2016, par l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) pour endiguer le fléau de la corruption, a souligné, mercredi, l’Instance.
Un ensemble de propositions contenues dans un Document intitulé “Dix décisions urgentes pour combattre la corruption”, avait été adressé, en juin dernier au gouvernement, indique l’INLUCC dans un communiqué.
Selon l’instance, ” la mise en œuvre de nombre de ces propositions aurait constitué un pas important sur la voie de la lutte contre ce phénomène. L’application du Document relève des prérogatives du chef du gouvernement conformément aux dispositions de la loi en vigueur”, précise l’INLUCC.
En vertu de ce document, explique encore l’instance, le chef du gouvernement demande au ministre de la Justice, dans le cadre de la politique pénale de l’Etat, d’ordonner au ministère public d’accorder une priorité absolue aux dossiers de corruption.
Le document en question prévoit le lancement d’une campagne de sensibilisation sur la lutte contre la corruption dans les médias avec le concours de la société civile.
“L’engagement d’une enquête et d’un audit sur les rapports des instances de contrôle et d’inspection au cours des trois dernières années a été aussi ignoré”, regrette l’INLUCC dans le même communiqué.
Autre point non moins important négligé, la généralisation de la mise en application du système d’information notamment en ce qui concerne les achats publics (TUNEPS) et les poursuites judiciaires contre quiconque tente de bloquer ce système.
Selon l’INLUCC, le gouvernement a passé outre la mobilisation de moyens matériels, financiers et humains au profit du pôle judiciaire financier, du tribunal administratif, des instances de contrôle, de la Cour des comptes et de l’INLUCC.
“Le gouvernement n’a pas encore entamé la mise en place du système “OpenGov” et “E-Gouvernement” en vue de conférer plus de transparence aux procédures administratives”, regrette l’INLUCC.
Sur un autre plan, l’Instance a dénoncé la non révision des promotions et nominations opérées dans la fonction publique notamment en ce qui concerne les personnes qui font l’objet de suspicion de corruption.
L’INLUCC précise, toutefois, que le gouvernement a pris en considération certains points contenus dans le Document. Elle a notamment cité en exemple l’adoption de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, l’accélération de l’examen des projets de loi relatifs à la protection des dénonciateurs de la corruption, le dépôt de la déclaration de patrimoine et l’incrimination de l’enrichissement illicite.