A l’instar de la Banque mondiale, une étude de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) confirme que les ménages pauvres, qui représentent 15,5% de la population tunisienne, ne reçoivent que 12,2% des subventions, qui profitent davantage aux riches qu’aux familles pauvres.
Le rapport préliminaire de cette étude, présenté mercredi lors d’une rencontre sur “la réforme du régime de la subvention des produits de base”, a indiqué que le budget de la Caisse générale de compensation (CGC) a augmenté, entre 2010 et 2017, de 2,3% (de 730 millions de dinars à 1605 millions de dinars), ce qui témoigne de l’incapacité de l’Etat à gérer les fonds de la subvention.
Le budget de la CGC représente 1,7% du PIB, 5% du budget de l’Etat et 26% des dépenses de l’investissement, ce qui a eu un impact négatif sur les équilibres généraux du pays. En 2010, le budget de la CGC ne représentait que 1,2% du PIB.
L’étude fait aussi état de dysfonctionnements dans la gestion de la CGC en raison de la faiblesse des moyens de l’administration chargé de sa gestion et de la coordination entre les structures publiques intervenantes.
Le rapport élaboré par l’Institut tunisien des Etudes Stratégiques (ITES) a justifié l’augmentation du budget de la CGC par la hausse des prix des produits subventionnés sur les marchés mondiaux, la dépréciation du dinar et l’augmentation des coûts de la production et de la distribution. Il s’agit également du maintien des mêmes prix des produits subventionnés pour plusieurs années.
Les participants à la rencontre, organisée par la Commission parlementaire de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et du contrôle de la gestion de l’argent public, ont été unanimes à signaler que “tant que les taux de pauvreté et de chômages sont en hausse, l’Etat ne peut pas se passer de la Caisse générale des compensations”.
Ils ont appelé à renforcer le contrôle pour dissuader les abus et à mieux orienter les interventions de la caisse.
Des intervenants ont aussi appelé à charger une structure présidée par le ministre du Commerce de la gestion de la CGC et de renforcer le rôle de l’Office des céréales et celui de l’Office de l’huile dans la gestion des aspects techniques et l’encadrement des producteurs et de charger l’Office de commerce des importations.