Un collectif d’organisations et d’associations de la société civile a lancé, mercredi 24 mai à Tunis, une initiative visant à “sauver la santé publique” et à “mettre un terme à la grave dégradation des services de santé dans les établissements publics, entre hôpitaux et centres de santé de base”, affirment les signataires.
Trente-trois organisations et associations adhèrent à cette initiative, dont notamment la LTDH (Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme), le FTDES (Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux), EuroMed droits (Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme), l’ATFD (Association tunisienne des femmes démocrates), le réseau Mouraqiboun, la Fédération générale de la Santé, le Syndicat général des médecins et pharmaciens hospitalo-universiaires et le Syndicat des médecins et pharmaciens de la santé publique.
Samia Letaïef, membre du comité directeur du FTDES, a souligné que “la détérioration du système de santé publique a aggravé les disparités sociales et régionales en matière de santé et constitue une violation du droit à la santé garanti par la Constitution”.
“Cette grave dégradation du secteur de la santé publique est causée par la politique de santé adoptée depuis des décennies et consistant à limiter l’intervention de l’Etat dans le domaine social”, a-t-elle accusé.
Le Secrétaire général de la fédération générale de la santé (UGTT), Othmane Jallouli, a pour sa part estimé que “le gouvernement doit revoir la politique de santé qui a donné lieu à un manque de ressources humaines et financières allouées à la santé publique, à une détérioration des conditions de travail et à la fuite des cadres spécialisés vers le secteur privé ou l’étranger”.
“Devant la flagrante dégradation des services de santé, la seule option reste aujourd’hui d’unir les efforts de toutes les composantes de la société civile pour défendre le droit des Tunisiens à accéder à un service de qualité, conformément à la Constitution et à toutes les lois humaines et universelles”, a-t-il insisté.
Les auteurs de l’initiative appellent le gouvernement à décréter des mesures “d’urgence absolue” pour le secteur de la santé publique et à installer des mécanismes de contrôle et de suivi transparents pour mettre un terme à cette situation.
Ils préconisent également l’établissement d’un dialogue “sérieux” et “approfondi” avec toutes les parties concernées dans le but d’élaborer une réelle stratégie qui permettre de rompre avec les anciennes politiques et de réhabiliter un secteur vital en crise.