A l’ouverture d’une journée d’information sur le système de suivi et évaluation des programmes et projets publics “INJAZ”, jeudi 25 mai 2017, Youssef Chahed, le chef du gouvernement, a mis l’accent sur l’importance, pour la Tunisie, de moderniser les mécanismes de travail de son administration et du service public, en adoptant les nouvelles technologies, seules garantes de la transparence et l’efficience requises par le citoyen.
Selon lui, l’objectif du gouvernement est d’accélérer le rythme de réalisation des projets publics et d’assurer leur suivi et leur gestion, outre la garantie de la bonne gouvernance.
Une commission chargée du suivi des projets bloqués
Le gouvernement compte également évaluer les projets publics et présenter au public l’information et les données en temps réel, conformément aux principes de bonne gouvernance, a-t-il encore promis.
Chahed rappelle avoir mis en place au sein de la présidence du gouvernement une commission chargée du suivi des projets bloqués dans les différents gouvernorats, tout en donnant la priorité aux gouvernorats de l’intérieur.
Cette commission adopte dans sa démarche un mécanisme d’intervention direct pour régler les problèmes, outre la coordination directe avec les gouverneurs et les responsables régionaux ainsi que les députés dans les différentes régions du pays, a encore affirmé le chef du gouvernement, précisant qu’elle a d’ores et déjà réglé plusieurs problématiques et contribué à l”activation de certains projets bloqués.
Il a, en outre, déclaré que son gouvernement a œuvré pour moderniser les moyens de suivi, à travers la mise en place d’un système informatique moderne en coordination avec le centre national de l’informatique (CIN), dénommé INJAZ et le premier du genre depuis la révolution.
Ce système permettra aux structures publiques d’accéder aux données actualisées relatives à l’exécution des projets et des programmes publics.
Il permettra également aux différents décideurs de fournir des données et des indicateurs à même de faciliter les opérations de suivi et d’évaluation du rendement ainsi que la prise des décisions adéquates, outre l’intervention rapide.
INJAZ est actuellement en cours d’expérimentation au sein de 5 ministères pilotes (développement, investissement et coopération internationale, équipement habitat et aménagement territorial, Agriculture, ressources hydrauliques et pêche, Formation professionnelle et emploi, Education), et dans des entreprises publiques, en attendant sa généralisation.
Chahed a mis l’accent sur l’importance accordée à l’exécution de ce genre de projets dans le cadre du programme Tunisie numérique 2020.
Il a appelé tous les responsables des structures publiques, notamment celles qui supervisent des mégaprojets ou ceux en relation directe avec l’appui au développement dans les régions, a adhérer dans les plus brefs délais au système INJAZ .
Pourquoi la création INJAZ?
Le président de l’Instance générale de suivi des programmes publics et responsable du système INJAZ, Badreddine Brayki, a, pour sa part, évoqué, les raisons de création de ce nouveau système en cours d’expérimentation, dont l’absence d’un système global et intégré qui réponde aux besoins de l’administration tunisienne et de tous les intervenants.
Parmi les autres causes de sa mise en place, l’inexistence d’une coordination entre les données, les chiffres et indicateurs statistiques dans ce domaine ainsi que celle d’une approche unifiée de suivi et d’évaluation des projets et programmes publics.
Brayki a rappelé que le système reflète les orientations nationales visant à dynamiser le rythme de réalisation des projets publics, moderniser les moyens de travail de l’administration et garantir davantage de transparence et de bonne gouvernance.
La phase d’expérimentation permettra d’apporter les corrections nécessaires afin de développer le système INJAZ et lui permettre de répondre aux spécificités de chaque ministère, a-t-il avancé.
L’informatisation de l’administration tunisienne nécessite une volonté
Il a rappelé que le décret numéro 13 daté du 08 mai 2017 encourage tous les intervenants à adhérer à ce système et d’abandonner progressivement toutes les autres méthodes adoptées. L’objectif recherché et de mettre en place un système national unifié reconnu et appliqué par toutes les administrations publiques pour une meilleure gouvernance des projets publics.
Pour sa part, le ministre des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, Mohamed Anouar Maarouf, a affirmé que l’informatisation de l’administration tunisienne nécessite une volonté et un suivi, estimant que le système INJAZ aidera à lutter contre la corruption.