Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme (CRLDHT) et l’Association vigilance pour la démocratie et l’Etat civique (Yakhadha) ont appelé le gouvernement à retirer «le projet de loi dit de réconciliation économique et financière», dans un communiqué conjoint publié lundi 29 mai 2017. Car, estiment les deux organisations, «son maintien, ne peut que semer le doute sur sa ferme détermination à s’attaquer durablement et sans exclusive à la corruption, sous toutes ses formes», et que «la détermination du gouvernement à combattre la corruption suppose également le respect du processus de la Justice transitionnelle».
Ce communiqué, intitulé «la guerre contre la corruption est-elle réellement déclarée?», vient après le récent lancement par le gouvernement d’une campagne contre la corruption avec l’arrestation de 8 personnes, dont Chafik Jarraya.
Tout en exprimant son «soutien à cette campagne de salubrité publique qui constitue un début de concrétisation de l’un des objectifs de notre Révolution», le CRLDHT et Yakhadha ont tenu réaffirmer trois principes.
D’abord, que «cette campagne ne doit en aucune manière être sélective. Les arrestations doivent s’inscrire réellement dans un processus de démantèlement de tout le système de la corruption qui, au mépris de toutes les lois, gangrène encore la société tunisienne et met en péril l’institution étatique elle-même».
Ensuite, que «les procédures légales et les normes de la justice équitable doivent être observées pour tous les acteurs publics afin d’éviter les risques d’abus, mais aussi les atteintes aux libertés ainsi que les possibles règlements de comptes, fussent-ils sous couvert des recours «judiciaires».
Enfin, que «la justice doit examiner les affaires qui lui seront soumises en toute indépendance, sans pression aucune; afin que nous, citoyens de ce pays, puissions en toute objectivité constater la souveraineté de la loi et apprécier l’engagement résolu des autorités publiques dans la lutte contre le fléau de la corruption».