Le tabagisme cause entre 30 et 40 décès par jour en Tunisie. C’est le chiffre qui fait dans le dos lancée, mardi 30 mai 2017, par Fayçal Smaali, responsable du Programme national de lutte antitabac.
“La cigarette contient 4.000 substances toxiques, dont 200 sont cancérigènes”, a-t-il expliqué, précisant que le dernier recensement (2016) révèle que 23,5% des Tunisiens sont fumeurs: 45% d’hommes, 3% de femmes et 20% d’adolescents à partir de 11 ans.
Selon le même recensement relatif à la santé des Tunisiens, les quatre premières causes de décès dans le pays sont des maladies non transmissibles dues principalement au tabagisme: maladies cardiovasculaires (29.1%), cancer (16.8%), maladies endocriniennes (9.9%) et maladies respiratoires (9.7%).
A l’occasion de la Journée mondiale sans tabac 2017, célébrée par l’OMS le 31 mai et qui a pour thème cette année “Le tabac – une menace pour le développement”, une campagne a été lancée en Tunisie pour sensibiliser la population aux dangers du tabagisme et à ses répercussions économiques sur les ménages.
Le programme national de lutte antitabac a démarré en 2007 et se base sur quatre axes majeurs: la sensibilisation et l’information, la législation, l’aide au sevrage tabagique et le suivi de la situation dans le pays.
S’agissant du volet législatif, Smaali a indiqué que la loi n° 98-17 du 23 février 1998 relative à la prévention des méfaits du tabagisme a été révisée pour être en phase avec la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (2003) ratifiée par la Tunisie en 2010, et sera soumise à l’ARP pour adoption.
Aussi, le protocole de l’OMS pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac (2013) sera-t-il également présenté à l’ARP avant d’être ratifié par la Tunisie, a-t-il précisé.
Concernant l’aide au sevrage tabagique, Smaali a expliqué qu’il se fait à travers les 66 cliniques spécialisées réparties sur tout le territoire.
La commission nationale de lutte antitabac relevant du ministère de la Santé organise également plusieurs campagnes médiatiques et actions de sensibilisation, notamment à l’hôpital Abderrahmen Mami de pneumo-phtisiologie et à l’institut Salah Azaïez de cancérologie.
Elle propose en outre de créer des clubs de santé dans les collèges et les lycées, qui soient consacrés principalement à la lutte antitabac.
Le tabac tue plus de 7 millions de personnes par an dans le monde, s’alarme l’OMS.
La consommation de tabac coûte 1,4 milliard de dollars en dépenses de santé et en perte de productivité suite à une maladie et à un décès prématuré, relève encore l’Organisation mondiale. Dans les pays à faible revenu, les ménages consacrent parfois plus de 10% de leurs revenus aux produits du tabac au détriment de l’alimentation, l’éducation et les soins de santé.