“Le dossier de production du pétrole est traité comme un dossier de première priorité”, a assuré Fadhel Abdelkefi, ministre des Finances par intérim, jeudi 1er juin, lors d’une rencontre avec les représentants des sociétés pétrolières tunisiennes et étrangères installées en Tunisie, en présence de la ministre de l’Energie et des mines, Héla Cheickhrouhou.
Abdelkefi a rappelé que le gouvernement mène des négociations continues avec toutes les parties prenantes afin d’absorber la tension sociale et trouver toutes les solutions possibles pour débloquer les sites pétroliers, indique un communiqué du ministère des Finances.
Le ministre estime que “la situation est difficile et qu’elle ne sera bien gérée que dans la concertation et le dialogue”.
Il a en outre souligné que la Tunisie, engagée dans un processus de transition démocratique, appelle ses amis et partenaires à la soutenir dans cette situation exceptionnelle.
De son côté, la ministre de l’Energie a donné un aperçu sur la production pétrolière en Tunisie et les difficultés que connait actuellement cette activité précisant que le gouvernement tient à adopter une stratégie basée sur la transparence afin d’éviter les spéculations.
Les représentants des sociétés pétrolières ont présenté, de leur côté, les contraintes auxquelles leurs entreprises sont confrontées suite à la suspension de production dans plusieurs champs pétroliers tunisiens. Ce que confirme du reste le ministère de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables qui fait état de l’arrêt de la production de pétrole et de gaz des champs situés à Tataouine et Kébili.
Le département de l’Energie indique dans un document rendu public jeudi 1er juin que tout acte de saccage ciblant les ouvrages pétroliers et gaziers peut engendrer des dégâts techniques, matériels et environnementaux dont l’Etat devra payer la facture au détriment du développement des activités des champs pétroliers et gaziers dans la région.
Arrêt de production de pétrole et de gaz à Tataouine et Kébili
Le ministère a mis en garde contre les répercussions directes de l’interruption de la production dans les régions de Tataouine et Kébili sur l’économie nationale et son impact sur l’augmentation du déficit de la balance commerciale du pays. Le ministère ajoute que la baisse des ventes est estimée à 24 millions de dinars par semaine sachant que les champs pétroliers des régions de Tataouine et Kébili contribuent à hauteur de 46% dans la production nationale de pétrole et 27% de la production nationale de gaz.
Le ministère précise que les travaux de développement du champ de “Naouara” dont la capacité de production est estimée à 2,7 millions de mètres cubes de gaz soit 17% de la production nationale de gaz se sont arrêtés depuis plus d’un mois en raison de la poursuite du sit-in d’El Kamour alors que le site devait entrer en exploitation en 2018.
L’interruption des travaux a aussi provoqué la hausse du coût du projet d’environ 20 millions de dinars par mois, selon le communiqué.
Le ministère a ajouté que plusieurs puits productifs dans le sud tunisien sont anciens et toute interruption d’activité dans ces sites pourrait engendrer la perte de la production de façon définitive. La majorité des employés dans le secteur pétrolier dans les régions de Tataouine et Kébili sont originaires de ces deux gouvernorats et l’interruption prolongée de la production pourrait provoquer leur licenciement, selon la même source.