Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Zied Laadhari, annonce l’ouverture d’une ligne de financement de 70 millions de dinars aux entreprises du textile dans le gouvernorat de Monastir.
L’objectif de cette démarche est de relancer le secteur textile ayant connu, durant les dernières années, la perte de 50.000 postes d’emploi et la fermeture de 700 entreprises, ayant cumulé des dettes de 300.000 dinars auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale, a-t-il expliqué, lors d’un séminaire sur “Le secteur du textile et de l’habillement: mesures de relance et plan d’émergence”, organisé par le Technopole Textile de Monastir, mardi 13 juin.
Le ministre a appelé, par ailleurs, les professionnels du secteur à participer à la consultation nationale sur le textile qui sera finalisée d’ici la fin d’année.
Laadhari a par ailleurs nié l’intention de limiter les importations des produits du textile, affirmant “l’impossibilité d’entreprendre des mesures protectionnistes et d’arrêter l’importation légale, régie par des conventions internationales signées par la Tunisie”.
Il a fait remarquer, dans ce contexte, qu’une lutte sera engagée contre les tentatives d’inonder le marché et la concurrence illégale.
Le président de la Chambre nationale de textile, Abdelaziz Dahmani, estime que ces mesures sont insuffisantes pour relancer le secteur. “Il faut faire face aux importations arbitraires et arrêter le dumping du marché et son inondation par des produits provenant de la Chine et de la Turquie”, a-t-il noté, appelant le gouvernement à mettre en place des mesures protectrices de l’industrie nationale.
Le directeur des relations publiques de la société Sartex, à Ksar Helal, a souligné que la stratégie de relance de secteur sur le long terme doit être basée sur l’ouverture sur des marchés promoteurs, comme le marché américain, russe, scandinave, africain et algérien, ainsi que sur le recours à l’innovation afin de devenir plus compétitif.
Des industriels présents à la rencontre ont évoqué le problème d’approvisionnement en matières premières et accessoires de mode, étant donné que 80% de ces matières premières sont importées.
D’autres ont mis l’accent sur l’état épouvantable des zones industrielles au gouvernorat de Mahdia, les problèmes de raccordement aux réseaux d’assainissement, le manque de moyens de transport public vers le pole technologique de Monastir, et le problème de financement de jeunes promoteurs désirant profiter du programme “Tasdir +”.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce a donné, en marge de ce séminaire, le coup d’envoi de la construction d’une pépinière et des ateliers d’alternance au technopole de Monastir, dont le coût s’élève à 4,7 milliards de dinars. Ces espaces seront bâtis sur une superficie de 3800 m2.