Aussi bien les mouvements sociaux en général que les suicides et tentatives de suicide, en particulier, que les mouvements de protestation collectifs ont augmenté pour le deuxième mois d’affilée. Sur le premier paramètre, ce sont naturellement Tataouine, Kébili, Kairouan et Sidi Bouzid qui sont à la pointe.
Les chiffres confirment le sentiment largement diffus: les mouvements sociaux suivent une courbe ascendante depuis deux mois. Selon le dernier rapport du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), révélé mercredi 14 juin 2017, leur nombre a cru de 1.089 en mars dernier à 1.496 en avril, avant de franchir la barre des 1.500 en mai (exactement 1.533). Et comme d’habitude, l’écrasante majorité de ces mouvements sociaux est collective (94,1% en mars, 96,3% le mois suivant et 95,4% en mai).
Fort naturellement, c’est Tataouine qui occupe la pole position (274), suivi de Kébili (211), Kairouan (119) et Sidi Bouzid (114). Le reste des gouvernorats arrive loin derrière: Gafsa et Tozeur (93 chacun), Kasserine (87), Gabès (83), Sfax (73), Mahdia (61), Tunis (59), Médenine (58), Nabeul (44), Sousse (41), Manouba (33), Bizerte et Béja (25 chacun), Ben Arous et Jendouba (14 chacun), Zaghouan (7), Le Kef (1) et Ariana et Siliana (0).
Donc, à l’exception de Tunis, le nord constitue la partie socialement la plus paisible, le centre et le sud un peu plus chaude, sauf Kairouan et Sidi Bouzid qui sont un cran au-dessus, et le sud-ouest (Kébili et Tataouine) qui battent les records d’instabilité.
Après avoir baissé en avril (46), par rapport au mois de mars (50), les suicides et tentatives de suicide sont repartis à la hausse en mai (66). On a décompté 30 suicides, dont une majorité chez les 26-35 ans, 5 parmi les enfants et un seul dans la catégorie des seniors. Les suicides se sont faits par immolation (16), pendaison (14), intoxication (4) et par arme blanche (1).
Avec 26 cas de suicides et de tentatives de suicides, Nabeul est le champion national de la catégorie, très loin devant Kairouan (9) et Sfax (8). Tunis, Manouba et Sousse ont chacun eu à déplorer 3 cas. Zaghouan, Mahdia, Sidi Bouzid et Médenine sont un cran en dessous (2). Jendouba, Le Kef, Kasserine, Gabès, Gafsa et Tozeur sont derrière (1). Les autres gouvernorats ont échappé à ce fléau en mai 2017.
Les mouvements de protestation collectifs progressent eux aussi pour le deuxième mois consécutif, passant de 1025 en mars, à 1.441 en avril puis à 1.462 le mois dernier.
Ces protestations sont pour l’essentiel (les trois quarts) de nature administrative (335, 23%), sociale (272,19%), sécuritaire (255, 17%) et politique (226, 15%).