Le projet de loi sur la réconciliation économique et financière, initié par le président de la République a été dicté par le blocage constaté dans le processus de la justice transitionnelle, a estimé, Moez Joudi, expert en économie et président de l’Association tunisienne de gouvernance (ATG).
Lors d’un débat organisé, dans la soirée du dimanche 18 juin, par l’organisation “Al-Bawsala” autour du projet de loi sur la réconciliation économique et financière, Joudi a fait savoir que les recommandations de la Commission de Venise du Conseil de l’Europe ne sont pas en contradiction avec les objectifs de l’initiative présidentielle.
“L’initiative du président Béji Caïd Essebsi s’inscrit dans la continuité des efforts de l’Instance Vérité et Dignité (IVD)”, a-t-il encore souligné.
D’après l’expert, le blocage constaté dans le traitement des dossiers à caractère financier et administratif a eu un impact négatif sur le rendement de l’économie nationale ajoutant que la version modifiée du projet de loi sur la réconciliation économique comporte un mécanisme permettant le jugement des fonctionnaires et des hommes d’affaires impliqués dans des crimes financiers avant janvier 2011.
Joudi s’est interrogé sur l’intérêt de juger un simple fonctionnaire qui s’est contenté d’appliquer des instructions imposées par le régime politique à l’époque soulignant l’importance du projet de loi dans l’amélioration du climat général d’affaires.
La controverse autour du projet de loi sur la réconciliation économique a été récemment relancée à nouveau.
Les réactions des représentants de partis politiques au Parlement ont mis en lumière le clivage entre opposants et favorables au projet de loi sur la réconciliation économique au lendemain d’un coup de filet anticorruption qui a visé plusieurs personnalités du monde des affaires.
Alors que des partis politiques comme Nidaa Tounes, Afek Tounes et le Front de salut (coalition de partis) appellent à interagir “positivement” avec cette initiative présidentielle, d’autres comme le Courant démocrate, Al-Irada et le Front populaire contestent un texte pareil qui aboutirait à “blanchir la corruption”.