Les trois candidatures proposées pour combler les vacances au sein de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) ont été rejetées lors du vote mardi par la plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) en obtenant 72 voix sur les 74 requis et l’abstention de 7 députés.
Les blocs parlementaires du Front Populaire, Afek Tounes, Al Horra du Mouvement Machrou Tounes, le groupe Démocratique et le groupe Nationaliste se sont retirés de l’Assemblée et boycotté le vote pour protester contre le “parachutage des candidatures des blocs d’Ennahdha et Nidaa Tounes”.
Les débats ont été marqués par une grande polémique et une certaine tension entre les groupes du Mouvement Ennahdha, Nidaa Tounes, d’une part, et les autres groupes, d’autre part. Ces derniers ont estimé que les noms de Souheil Bettaieb (juge administratif), Chaima Issa Benhakki (spécialiste en théologie) et Rami Trabelsi (spécialiste de justice transitionnelle) sont sélectionnés par Ennahdha et Nidaa Tounes et ne font pas l’objet de consensus.
Pour Ahmed Seddik (FP), “ce qui s’est passé mardi est une mascarade et une opération frauduleuse”, affirmant que les procès de réunions dont la commission s’est prévalue pour dire que tous les représentants des blocs au sein de la commission de tri les avaient signés “ne sont pas véridiques”. Il a fait valoir que les représentants des blocs ont signé le procès de réunion relatif aux listes des candidats admis administrativement et non les trois candidats proposés.
De son côté, Badreddine Abdelkefi (Ennahdha), membre de la commission de tri pour combler les vacances au sein de l’IVD, a souligné que les noms définitifs des trois candidats passés au vote de l’assemblée plénière sont inscrits sur le site de l’ARP depuis le 25 mai dernier et n’ont fait l’objet d’aucune contestation des autres blocs. “Tout bloc ou tout député a le droit de changer d’avis sur tel ou tel candidat ou sur tous les candidats mais il ne doit pas dire de contre-vérités devant l’opinion public et la presse”, a-t-il ajouté.
Pour sa part, Karim Helali (Afek Tounes), a fait valoir qu’en tant que signataire du procès de réunion, il a “voté sur une liste de neufs et non trois candidats”.
Le bloc Al Horra a publié une déclaration dans laquelle elle justifie son boycott du vote à l’assemblée plénière, estimant que la procédure de vote “est illégale” pour avoir enfreint le règlement qui stipule l’existence d’un consensus de tous les blocs au sein de la commission de tri des candidature, “ce qui n’est pas le cas”.
“Combler les vacances dues aux démissions alors que l’IVD souffre également d’autres vacances à cause du limogeage de certains de ses membres et le refus de la présidence de l’Instance de leur réintégration malgré des verdicts du tribunal rejetant la révocation est unebénédiction du procédé de tyrannie et de non respect de la loi et de la justice, ce qui le groupe Al Horra ne peut guère soutenir”.