“Sur un total de 680 femmes rurales de 8 régions du pays interrogées dans le cadre d’un sondage, 87,9% estiment que l’Etat néglige l’amélioration de leurs conditions”, a souligné, jeudi 22 juin, Yosra Mekaddem, chef du projet “renforcement de la participation de la femme rurale dans la vie publique” au sein de l’organisation “I Watch”.
Lors d’un point de presse tenu à Tunis pour annoncer les résultats du sondage, l’intervenante a indiqué que les femmes rurales n’ont pas confiance dans les autorités locales notamment après la non application des promesses tenues lors des précédentes élections. Elle a souligné à cette occasion, la baisse du nombre de visites effectuées par les responsables dans ces régions pauvres qui continuent à être marginalisées économiquement et socialement.
Yosra Mekaddem a ajouté que 53% des femmes interrogées dans les régions de Gabès, Jendouba, Sousse, Nabeul, Sfax, Sidi Bouzid, Tozeur et Kairouan ne comptent pas voter lors des prochaines élections municipales.
Il existe plusieurs obstacles qui empêchent les femmes en milieu rural d’aller voter citant comme exemples la longue distance qui sépare leurs domiciles des bureaux de vote (33%) ou l’absence de confiance (3%), a expliqué la même source.
Mekaddem a ajouté que 49,9% des femmes interrogées désirent participer aux tables rondes organisées avec les responsables locaux pour faire parvenir leurs voix et exprimer leurs préoccupations afin de contribuer à la prise de décision.
Le sondage démontre aussi que 50,6% des femmes rurales ont déclaré avoir confiance dans le gouvernement, 43% ont confiance en le président de la République, 55,6% font confiance aux médias et seulement 29% font confiance aux gouverneurs.
L’intervenante a signalé que 40,5% des femmes interviewées ont une vision optimiste vis à vis de leur avenir tandis que 33,5% sont optimistes pour l’avenir de leurs régions et 31,3% pensent que l’avenir de la Tunisie sera meilleur.
De son côté, le coordinateur du projet “renforcement de la participation de la femme rurale à la vie publique”, Mouafak Zouari, a indiqué que parmi les recommandations du projet, figurent notamment l’appui de la décentralisation pour permettre à la femme de réaliser le progrès et l’encourager à participer de manière effective à la prise de décision. Il s’agit également de l’autonomisation économique des femmes et l’incitation à la création des projets de développement, le rétablissement de la confiance des femmes dans le système politique et l’amélioration de la couverture médiatique des questions de la femme rurale.