“L’élaboration d’un plan d’action visant le développement technique et économique de la filière laitière” constitue la principale recommandation d’une “étude de faisabilité d’une action de renforcement de la chaîne de froid par la mise en place du froid à la ferme et par l’appui au réseau de transport du lait existant (QUALILAIT)”, a indiqué le chef du service lait bovin à l’Office de l’élevage et des pâturages(OEP), Sana Zitouni.
L’étude QUALILAIT a été engagée suite à des revendications récurrentes des professionnels demandant un appui pour l’amélioration de la qualité du lait et ce grâce à un fonds français de 500 millions de dinars, a-t-elle ajouté, lors d’un atelier de travail organisé vendredi 30 juin à Tunis.
Réalisée en vertu d’un accord conclu , en décembre 2016, avec l’Institut de l’élevage de France (IDELE), cette étude a montré la nécessité de former un réseau de vétérinaires et de techniciens par l’OEP pour valoriser des conseils en élevage (alimentation, hygiène, et désinfection) et pour assurer des formations en matière d’utilisation et d’entretien du matériel de traitement et du respect de la chaîne de froid, et ce, dans l’objectif d’améliorer la qualité de lait en élevage, a souligné Olivier Gerard, expert de l’IDELE.
Les visites effectuées par cet expert aux éleveurs, lui ont permis de relever un contexte difficile marqué notamment, par une alimentation souvent déséquilibrée car l’approvisionnement en fourrages est limité et aléatoire (troubles métaboliques, diarrhées) avec un excès de phosphore car trop de son de blé est souvent, de mauvaise qualité.
De même, l’expert de l’Institut de l’élevage de France, Yves Baraton a indiqué que la qualité du lait parvenu à l’usine en Tunisie n’est pas satisfaisante appelant à la mise en place du froid à la ferme à travers la réalisation d’une enquête pour déterminer les besoins en équipements.
La création des nouveaux métiers dans les domaines de la maintenance de matériel de froid, de l’acquisition des équipements nécessaires à la chaîne de froid à la ferme et la maintenance de cette chaîne ont été en outre, recommandées par l’étude.
Pour la directrice du développement de l’élevage intensif à l’OEP, Raja Yanoubli, l’étude QUALILAIT permettra de préparer une feuille de route à même de contribuer à la promotion de la filière laitière en Tunisie et à promouvoir la qualité du produit, de manière à faciliter l’accès aux marchés internationaux en exportant un produit de bonne qualité et conformes aux normes internationales.
“C’est la première fois en Tunisie qu’une étude est réalisée pour identifier les besoins nationaux en matériel de froid à la ferme et de transport du lait”, a-t-elle dit.
La filière laitière contribue à environ 11% de la production agricole et à 25% de la production animale. La Tunisie, qui compte 112.000 éleveurs, dispose d’environ 240 centres de collecte et d’un cheptel composé de 448.000 “unités femelles”, selon l’office. Chaque année, le secteur connaît une crise due à la surproduction de lait.