L’indice global de perception de l’Accord de Libre-Echange Complet et Approfondi (ALECA) par le secteur privé, dans sa deuxième édition, est en berne, selon un rapport publié mardi 13 décembre 2017. Avec un score de 56, il est en net recul par rapport à celui de la première édition (75) lancée un an plus tôt. Toutefois, à cette aune les trois secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, si l’indice de perception s’établit à 69 pour l’industrie, il tombe à 51 pour les services et 44 pour l’agriculture.
«En comparaison aux résultats de la première édition, l’indice révèle une dégradation générale de la perception des chefs d’entreprise vis-à-vis de l’ALECA, tout secteur confondu. En 2016, avec un score de 76, le secteur industriel se prononce en faveur de l’adoption de l’ALECA. En 2017, avec un score de 69, l’indice révèle une dépréciation générale de l’ALECA auprès des chefs d’entreprises», souligne l’IACE dans un communiqué.
L’indice se base sur quatre piliers majeurs mesurant chacun un aspect différent de l’avis du secteur privé vis-à-vis de l’ALECA : la position concurrentielle, la connaissance de l’ALECA, l’impact perçu et l’adoption de l’ALECA.
Sur le premier volet, la position concurrentielle, l’indice global (IG) est de 52 et dans le détail il est respectivement de: 49 (services), 51 (industrie) et 67 (agriculture).
L’IG est encore plus bas sur le deuxième pilier, la connaissance de l’ALECA : 50. Soit 53 (service), 50 (industrie) et 33 (agriculture).
Le troisième pilier (impact perçu) a un meilleur score: 68, avec des écarts entre l’industrie (91), les services (61) et l’agriculture (31).
Le score le plus élevé (78) est enregistré sur l’éventuel engagement dans un ALECA. Avec l’industrie à la pointe (100) sur cet axe-là, les services derrière (73) et l’agriculture qui ferme la marche (34).
Cette étude sur la manière dont les opérateurs privés voient l’accord en cours de négociation par la Tunisie et l’Union européenne a été initié sur la base d’une convention – nommée «l’Agenda National des Affaires» ou NBA (National Business Agenda)- conclue et approuvée fin 2014 par le gouvernement d’un côté, l’IACE, l’UTICA et l’UTAP, de l’autre, dans le cadre du National Business Agenda (NBA, un dialogue public-privé.
Le but en étant de mesurer «le degré de libéralisation que le secteur privé est prêt à supporter face à la concurrence internationale», l’IACE s’est chargé d’élaborer un indice de perception qui a pour objectif de déterminer «quels sont les secteurs d’activité qui sont prêts à la libéralisation et dont la compétitivité sera préservée et quels sont ceux pour lesquels cette ouverture constitue une menace face à la concurrence que représente le marché européen». Ceci pour la première partie. Dans la seconde, les enquêteurs recueillent le point de vue du secteur privé au sujet des actions du Gouvernement et ses recommandations pour l’adoption du processus de négociation de l’ALECA.
Volet critiques, les opérateurs privés critiquent notamment «l’absence de position claire du gouvernement» et mettent en avant «la nécessité de réformer le secteur douanier, engager davantage de consultations avec le secteur privé et d’améliorer la communication sur les actions du gouvernement».