Décidée à attirer plus de PME à s’y introduire, la BMVT a obtenu trois dons de la Banque africaine de développement (BAD) d’environ 10 millions d’euros, pour lancer trois actions destinées à créer les conditions de réussite de cette action.
La Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) a lancé, jeudi 15 juin 2017, trois appels à manifestations d’intérêt ayant un point commun: ils concernent, tous les trois, les PME. Cette catégorie d’entreprises est aujourd’hui, et plus que jamais, dans le viseur de la direction de la Bourse, qui voudrait en convaincre le plus grand nombre à s’y introduire.
Pour ce faire, la BVMT a sollicité et obtenu un don de 7,8 millions de chacun, destinés à financer et à lancer autant d’actions devant concourir à atteindre cet objectif. C’est-à-dire faciliter l’accès des petites et moyennes entreprises tunisiennes au financement par les marchés des capitaux et les opérateurs du capital-risque.
Le premier don financera une mission –d’une durée d’environ 20 mois- destinée à aider et coordonner les travaux des cabinets de consultants en charge des autres composantes du projet, et les activités du projet, à travailler avec la BVMT et les autres parties prenantes pour préparer les différents documents nécessaires pour la mise en œuvre et le suivi des résultats du projet, à assurer le bon déroulement des activités quotidiennes liées à la gestion du projet, et à proposer des conseils techniques quant au déroulement du programme d’appui au PME.
Le deuxième don financera une mission –d’environ 25 mois- de diagnostic (organisationnel, financier et technique), accompagnement et coaching des PME bénéficiaires «en vue d’identifier leur degré de maturité pour une émission d’actions ou d’obligations sur la BVMT ou pour un financement auprès des opérateurs du capital-risque (cursus à suivre)» et de préparation des plus prêtes parmi elles «à satisfaire les obligations liées à l’introduction au marché des capitaux (obligations ou actions)».
Le troisième et dernier don de la BAD servira à la BVMT à s’offrir les services relatifs aux activités de communication et de pré-identification et sélection des PME bénéficiaires. Concrètement, il s’agira, pendant quatorze mois, de «produire du matériel de communication qui sera utilisé dans le cadre du programme (logo du programme, brochures, bannières, etc.), assurer les activités et événements de dissémination pendant l’appel à candidatures, développer la page web qui sera dédiée au programme sur le site de la BVMT pour recevoir les candidatures, préparer la méthodologie qui sera utilisée pour sélectionner les PME bénéficiaires parmi l’ensemble des candidatures soumises, réaliser la sélection de ces PME sur la base de la méthodologie proposée».
Au cours des cinq dernières années, la BVMT a mené des opérations de plus ou moins grande envergure en vue d’amener les petites et moyennes entreprises à s’introduire en Bourse. Notamment avec les deux organisations patronales, UTICA et CONECT. La plus récente date de la première quinzaine de mai 2017 durant laquelle l’organisation présidée par Tarak Chérif et la BVMT ont organisé dans les locaux de la CONECT trois rencontres-débats à Béja, Bizerte et Sidi Bouzid.
Malheureusement, ces efforts n’ont guère été couronnés de succès puisque la BVMT est encore loin de la barre –que certains de ses responsables passés ont rêvé sinon de franchir du moins d’atteindre- des 100 sociétés listées. En faisant appel à la BAD, les responsables actuels de la Bourse comptent visiblement mettre les bouchées doubles pour réussir là où leurs prédécesseurs ont échoué. Bon vent.