Mohamed Ennaceur, président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a déclaré que le statut légal et législatif de la femme tunisienne “est privilégié par rapport à certains pays voisins”, rappelant que la Tunisie “était pionnière depuis l’indépendance dans la consécration des droits et acquis de la femme qui joue un rôle important sans la société”.
C’est ce qu’on lit dans un communiqué du Parlement tunisien rendu public lundi 3 juillet 2017, lequel communiqué précise qu’Ennaceur recevait une délégation du Parlement africain, composée de quatre autres membres représentant le Togo, le Rwanda, le Cameroun et le Burundi.
Il a ajouté que la Tunisie va franchir des pas sur la voie de la consolidation des droits économiques et sociaux de la femme, l’élargissement de sa présence et sa participation sans discrimination dans les divers aspects de la vie.
Quant aux représentants du Parlement africain, ils ont donné un aperçu des concertations en vue de l’adoption du protocole de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples sur les droits de la femme en Afrique “Protocole de Maputo” et du processus de son intégration dans la loi tunisienne. Ils ont souligné la “place de choix de la femme tunisienne” considérée comme une exception en Afrique et dans les pays arabes qui sera consolidée par le biais de ce protocole. Celui-ci consolide la protection des droits de la femme africaine dans des domaines qui ne sont pas inclus dans d’autres accords, à l’instar de l’accord du Cedaw.
L’entrevue s’est déroulée en présence de la députée Jamila Ksiksi Debbech, adjointe du président du Parlement chargée de la société civile et membre du Parlement africain.
Par ailleurs, la délégation du Parlement africain a été reçue par les membres de la Commission parlementaire de la femme, de la famille, de l’enfance et des personnes âgées de l’ARP, qui ont appelé le gouvernement tunisien à ratifier le “Protocole de Maputo”.
Adopté le 11 juillet 2013 par la 2ème session ordinaire de la Conférence de l’Union africaine à Maputo (Mozambique), le Protocole de Maputo ou protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique vise à mettre un terme aux discriminations et aux violences faites aux femmes.
En visite du 3 au 7 juillet à Tunis, les membres de la délégation parlementaire africaine ont souligné que la Tunisie en tant que pays exemplaire en matière des droits de la femme à l’échelle du continent nord-africain est appelé à ratifier ce protocole.
Ratifié par la plupart des pays membre de l’Union Africaine, ce protocole défend les droits de la femme notamment en matière de lutte contre la violence basée sur le genre, d’égalité entre les sexes et de santé reproductive.
La Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples a été adoptée le 27 juin 1981 à Nairobi lors de la 18ème Conférence de l’Organisation de l’Unité Africaine. Entrée en vigueur le 21 octobre 1986, elle s’inspire de la Charte de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), de la Charte des Nations unies, et de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
Le protocole de Maputo complète cette Charte, en affirmant spécifiquement les droits des femmes en Afrique. Il énonce un certain nombre de droits humains dont notamment l’alimentation, la santé, l’éducation, la dignité, la paix.
Dans le cadre de cette visite, la délégation africaine envisage de rencontrer la société civile et les représentants des ministères des affaires étrangères, de la justice et de la femme, et ce, dans l’objectif de promouvoir le protocole de Maputo et d’échanger les expériences en matière des dispositifs législatifs dans le domaine des droits de la femme.