Le ministre de Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Mohamed Fadhel Abdelkefi, qui s’exprimait lundi 3 juillet lors d’une journée d’études sur “le principe de la discrimination positive : les concepts et les mécanismes”, a souligné qu’il ne faut pas “omettre les réalisations qui ont été accomplies grâce au modèle de développement adopté par la Tunisie, depuis l’indépendance, malgré ses faiblesses”.
Abdelkefi répondait ainsi aux critiques formulées par les députés concernant le modèle de développement tunisien qui a marginalisé les régions intérieures du pays.
Tout en admettant qu’il reste de grandes étapes à franchir par le gouvernement pour parvenir à faire profiter les régions d’un développement inclusif, le ministre estime cependant qu’il n’y a pas lieu de changer l’actuel modèle de développement tunisien. “Le gouvernement projette, à travers le Plan quinquennal 2016-2020, d’atteindre cet objectif de la discrimination positive, à travers la mise en place de programmes et projets publics et régionaux”, a-t-il indiqué. Il rappellera que “les gouvernements qui se sont succédé en Tunisie, depuis 2011, ont œuvré à ancrer le principe de la discrimination positive, tout en mobilisant les ressources financières nécessaires”.
D’après Abdelkefi, le rôle de l’Etat consiste, essentiellement, en l’aménagement de l’infrastructure dans les domaines du transport, de la santé et de l’éducation, ainsi qu’en l’attraction de l’investissement. Dans ce cadre, il a souligné que “l’application du principe de la discrimination positive passe par l’interconnexion des régions”.
Selon lui, le gouvernement œuvre à travers le 2ème chapitre du budget de l’Etat à réserver des financements nécessaires au développement, mais il reste, en premier lieu, contraint par d’autres engagements, tels que le paiement des salaires, la subvention et le recouvrement des dettes.
“Il œuvre, également, à orienter les financements extérieurs vers le développement dans les régions, à travers l’implication des bailleurs de fonds étrangers, en l’occurrence la Banque Africaine de Développement (BAD) et la Banque mondiale (BM), dans des projets de développement dans les régions, ce qui permettra de valoriser les zones industrielles dans les gouvernorats du nord et du nord-ouest.
La présidente de la Commission du développement régional, Ons Hattab, a réitéré le besoin d’adopter une définition précise et claire du principe de la discrimination positive et de définir les mécanismes nécessaires pour le mettre en exécution, dont notamment la promulgation des textes de lois adéquats et la révision des méthodes de quantification des indicateurs de développement.
“Il est indispensable d’adopter un modèle de développement cohérent et équitable pour les régions”, a-t-elle encore souligné, ajoutant que tous les rapports réitèrent l’impératif de présenter une nouvelle vision de développement, laquelle doit être participative et respectueuse des exigences des régions et de la jeunesse.
Pour Hattab, il faut avoir une politique claire, qui se traduit par un modèle de développement adéquat, afin de mettre en application le principe de discrimination positive, et ce, dans le cadre de la transparence et de l’équité, ce qui permettra de réaliser la complémentarité entre les régions.