L’économie sociale est exigeante. Dans un contexte imprégné d’individualisme, l’entrepreneuriat social peut être une première étape, une manière concrète de quitter l’univers du “profit individuel”, et commencer à appréhender d’autres formes économiques et entrepreneuriales. C’est ce qu’estime Ouled Abdallah Belaid, expert en développement humain et économie sociale.
Il vise à redonner à chacun la possibilité de s’impliquer directement et positivement dans le circuit économique, dit-il, précisant que l’entrepreneuriat social est une manière d’entreprendre qui place l’efficacité économique au service de l’homme et de l’environnement, a-t-il indiqué lors d’un café-débat sur “l’éco-citoyenneté et l’entreprise éco-citoyenne: Quel rapport?”, organisé à Tunis.
Il a fait remarquer que la finalité d’une entreprise sociale est de répondre à un besoin social, sociétal et/ou environnemental mal ou peu satisfait par le marché. Sa performance se mesure par l’impact social ou environnemental positif qu’elle créé, a-t-il dit.
“On parlera d’entreprise citoyenne si celle-ci prend en compte les dimensions sociale et environnementale dans ses activités et dans ses relations avec ses partenaires. Une entreprise citoyenne est donc une organisation dont les finalités économiques et sociales cohabitent, prouvant que la poursuite de bénéfices financiers n’est pas le seul objectif. Economique, social, environnemental… le champ d’action d’une entreprise qui se veut citoyenne est vaste”.
Il a mis en valeur l’importance d’encourager l’entrepreneuriat de groupe qui aide, selon lui, à surmonter les différentes difficultés auxquelles est confronté l’entrepreneur, à minimiser les coûts et les risques, tout en adoptant le cadre juridique adéquat.
L’expert en sociologie, Sami Nasri, soulignera de son côté l’importance d’initier et d’instaurer une culture environnementale en Tunisie, laquelle culture doit être basée sur un diagnostic objectif de la situation écologique, mettant l’accent sur l’impératif de mettre en place une politique d’Etat en ce qui concerne l’environnement, en plus d’un plan d’action pour appliquer cette politique et d’un cadre juridique, outre une stratégie de communication.
Il faut effectuer un travail en profondeur pour sensibiliser les citoyens à l’importance de la protection de l’environnement et au concept de l’éco-citoyennenté, a-t-il dit.
La sensibilisation à la question environnementale doit être changée, a-t-il dit. Il s’agit d’adopter de nouvelles idées et comportements afin de faire face aux comportements hostiles à l’environnement, selon lui.