Renouer avec le développement durable est la solution idoine pour faire face aux problèmes des changements climatiques, du système alimentaire mondial et lutter contre la faim. C’est ce qu’a indiqué, jeudi 6 juillet 2017, Parviz Koohafkan, expert international auprès de la FAO.
Avec une population mondiale de 7 milliards d’habitants actuellement, nous devons répondre à un double défi collectif: garantir l’accès de chacun à des aliments nutritifs et abordables, sans pour autant épuiser les ressources naturelles de la planète, a-t-il expliqué, lors d’une conférence tenue au siège de l’Ecole nationale d’administration à Tunis (ENA), sur “l’agriculture et les changements climatiques”.
Il a souligné que le système alimentaire mondial actuel connait principalement deux grands problèmes: celui de la famine touchant plus de 2 milliards dans le monde dont principalement des femmes et des enfants et celui de l’obésité et des “maladies des riches” qui a engendré plusieurs maladies avec le diabète de type 2, l’obésité, les maladies cardiaques…
“On est en phase de perte de la biodiversité, des savoirs et des cultures alimentaires”, a-t-il regretté, tout en soulignant l’importance de la diversité comme clé essentielle de la durabilité”.
Perte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle locale
Les modes de production et de consommation industrielles causent la perte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle locale, de la biodiversité et de la diversité culturelle, a-t-il dit, ajoutant que la mondialisation menace la diversité culturelle, les savoirs locaux et les pratiques traditionnelles.
“Un système alimentaire durable doit être centré sur les êtres humains et fondé sur les droits. Il importe donc d’adopter une approche territoriale intégrée, de renforcer les capacités pour gérer les changements, de corriger les disparités grâce à une bonne gouvernance, d’assurer un engagement politique à long terme outre un financement adéquat” a-t-il souligné.
La biodiversité, la santé, la sécurité alimentaire, la préservation de l’environnement doivent être reliées ensemble pour faire face à ce problème, a indiqué l’expert qui a valorisé le rôle majeur des petits agriculteurs qui assurent la production de plus de 70% de la nourriture mondiale et constituent le plus grand nombre “de gardiens” de l’environnement, y compris la biodiversité.
“L’augmentation de la productivité agricole aura un impact majeur sur la réduction de la pauvreté, la croissance économique, la préservation de la biodiversité et l’adaptation aux changements climatiques, a-t-il dit.
Il s’agit aussi, d’assurer la conservation dynamique des systèmes ingénieux des patrimoines agricoles mondiaux et les utiliser au niveau local par l’autonomisation des communautés locales et l’appui technique pour la gestion durable des ressources, la promotion du savoir faire traditionnel et les incitations économiques.
Pour réussir il faut favoriser l’intégration de tous les secteurs et la diversification des produits, s’appuyer sur les ressources renouvelables, assurer l’autosuffisance alimentaire et utiliser les divers instruments économique, social, consultatif, réglementaire.