Le secrétaire général du Mouvement Achaab, Zouheir Maghzaoui, estime que la campagne lancée par le gouvernement Chahed contre la corruption pose des interrogations auxquelles il se doit de répondre.
Maghzaoui s’est interrogé s’il s’agit d’une “guerre véritable contre la corruption en tant que système ou bien d’un simple règlement de comptes”.
Lors d’un séminaire sur “la lutte contre la corruption: du slogan à l’action”, organisé samedi 8 juillet par le bureau local du parti à Mégrine (gouvernorat de Ben Arous), Maghzaoui ajoute que “les reproches de l’opinion publique portent pour l’essentiel sur le fait que la campagne est limitée à un groupe et un seul type de corruption”.
“Cette campagne n’a pas touché d’autres formes de corruption, l’instar de la corruption politique portant sur le financement des partis et a fermé l’œil sur la corruption qui gangrène les appareils de l’Etat dont la haute commission des transactions publics dont le parti Echaab détient des preuves sur l’existence de soupçons de corruption touchant plusieurs opérations”, a-t-il relevé.
Dans une communication sur la lutte de la corruption, le juge administratif Hichem Hammi a passé en revue les avancées accomplies sur le plan des procédures et de la législation. Il cite entre autres les dispositions contenues dans la constitution instituant la bonne gouvernance, la transparence, la lutte contre la corruption et l’adoption de la convention internationale et régionale sur la lutte contre la corruption, la création de structures et hautes instances, la promulgation de la loi d’accès aux informations, la loi protégeant les dénonciateurs de corruption ainsi que la création du pole spécialisé dans les crimes financiers et des commissions d’expropriation et de restitution des deniers spoliés.
“Cet important effort n’a pas été accompagné cependant de réalisations concrètes”, a-t-il estimé. Il a imputé cette inefficacité à “l’absence de critères scientifiques mesurant le degré de corruption et au manque de volonté générale de lutte contre ce phénomène, y compris la volonté politique fondée sur une stratégie claire et une dynamique actualisée et révisée sur la base de la reddition des comptes et de la dissuasion”.
Le juge a pointé du doigt également “les forces qui entravent cet effort, représentées par les lobbies économiques, l’administration profonde et les partis qui ne prospèrent que dans un climat de corruption et de clientélisme, outre les politiciens opportunistes au service d’agendas et certains médias corrompus ou soumis qui travaillent sur ordre”.