L’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) estime que les chiffres présentés par le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche au sujet de la récolte céréalière 2016-2017 aux plans collecte et stockage sont exagérés et dénués de toute précision et objectivité.
L’organisation agricole souligne, dans un communiqué publié mercredi 12 courant, après la réunion périodique du bureau exécutif élargi, tenu mardi, son refus total de ces chiffres, appelant à hâter la collecte de la récolte afin de la protéger des conditions climatiques défavorables.
Le président adjoint de l’UTAP, chargé de la production végétale, Chokri Rizgui, a déclaré que la production réelle de céréales ne dépassera pas les 13 millions de quintaux, contrairement aux dires du ministre de l’Agriculture, Samir Taieb, qui avait annoncé une hausse de la production pour atteindre 17,86 millions de quintaux.
Rizgui critique les propos du ministre quant au maintien par l’agriculteur d’une moitié de la production, soulignant qu’il n’est pas dans l’intérêt de ce dernier de garder la moitié de la récolte alors qu’il ne doit sauvegarder que les semences ou entre deux et trois pour cent de sa production.
Il a affirmé que ces déclarations sont “purement politiques” et ont été adoptées par le ministère uniquement pour se désengager de ses responsabilités vis-vis des producteurs car les chiffres réels exigent une intervention d’urgence.
La récolte, a-t-il dit, est “très faible” et contribuera à augmenter l’endettement car une production de sept millions de quintaux de céréales est en deça de la moyenne nationale (16 quintaux par hectare), “ce qui ne couvre pas les dépenses de l’agriculteur”.
L’UTAP a également mis l’accent sur la nécessité de parachever le projet de loi relatif à la création d’un fonds des catastrophes naturelles dans le cadre de la commission technique commune entre le ministère et l’organisation agricole, sachant que plusieurs zones ont subi des dégâts qui ont atteint 80% au Kef et à Siliana, touchant, en outre, plusieurs délégations à Béja, selon Rizgui.