La Banque centrale de Tunisie vient de faire des annonces qui risquent de tuer les agents de voyage, et par ricochet de mettre sur le tapis plusieurs centaines d’emplois. Il s’agit entre autres de l’«outgoing», c’est-à-dire un budget alloué aux agences de voyage pour faciliter leurs dépenses et autres engagements vis-à-vis de l’étranger.
Pour faire simple, une source bien informée de la profession nous a expliqué que la BCT a tout de go informé la Fédération tunisienne des agences de voyage (FTAV) que ce budget est épuisé. Cette annonce intervient en pleine saison estivale, autrement dit celle où les agences de voyage (la plupart d’elles) réalisent plus de 70% de leur chiffre d’affaires annuel.
Avouons que c’est un coup de massue sur la tête des agences de voyages qui ont engagé des dépenses aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger. Selon notre source, il ne s’agit pas seulement de dépenses touristiques proprement dites, il y a également des sociétés pharmaceutiques et autres qui organisent de voyages à l’étranger, des hommes d’affaires qui se déplacent, etc. qui nécessitent de dépenses en devises.
Pour bien faire comprendre au public, notre interlocuteur a insisté sur le fait que les agences de voyages sont les premiers pourvoyeurs de devises pour le pays, à travers les touristes et autres prestataires de services (soins médicaux, séminaires, rencontres d’affaires…) qu’elles amènent en Tunisie.
Par cette décision, la Banque centrale, inconsciemment ou volontairement, condamne les agences de voyage qui travaillent dans la légalité –payent leurs impôts et taxes- et encouragent certaines sociétés de services qui n’ont pas d’agrément et qui ont toujours opéré dans l’illégalité à prospérer, étant donné que les opérateurs légaux vont devoir se retirer du marché. Sans oublier par ailleurs l’érosion du dinar tunisien qui a fait déjà beaucoup de tort au secteur.
L’heure étant donc grave, Mohamed Ali Toumi, président de la Fédération tunisienne des agences de voyage (FTAV), a décidé d’agir, et très vite, en conviant les médias nationaux à un point de presse, et ce le lundi 17 juillet 2017 à 8h30 à l’hôtel Africa Tunis.
A cette occasion, M. Toumi exposera ce péril annoncé qui guetter le secteur le secteur légal des voyages. Il profitera de cette rencontre pour appeler les autorités compétentes (BCT, ministère des Finances et celui du Tourisme et de l’Artisanat), par médias interposés, une issue favorable au problème du dossier connu dans la profession sous le nom technique d’«outgoing».
Comme on peut l’imaginer, plusieurs représentants des agences de voyage touchées viendront témoigner sur la situation qu’ils traversent actuellement. On annonce également la présence d’un représentant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), mais aussi des compagnies aériennes.