La volonté de donner corps à l’engagement de la Tunisie sur la voie de la transparence dans le secteur des industries extractives et d’accélérer la marche vers cet objectif, c’est le principal message transmis lors de la première réunion officielle du “Groupe de travail pour l’amélioration de la transparence et de la gouvernance du secteur des industries extractives”, organisée jeudi 20 juillet à Tunis.
Composé de représentants du gouvernement, des entreprises (publiques et privées) et de membres de la société civile, coprésidé par la ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Héla Cheikhrouhou, et le président de la Commission de l’industrie, de l’énergie, des ressources naturelles, de l’infrastructure et de l’environnement, à l’ARP, Amer Larayedh, ce groupe a été mis en place le 22 juin 2017 et est entré en activité le 10 juillet 2017.
Sa mission consiste à diriger la publication de rapports visant à offrir un exercice indépendant de réconciliation des recettes perçues par le gouvernement et des paiements versés par les opérateurs dans le secteur des industries extractives. Ces rapports seront préparés par un Cabinet indépendant et publiés annuellement. Le premier rapport couvrira l’année 2016.
Sa première réunion vise, outre la médiatisation de son entrée en activité, la discussion des termes de références de ce groupe, des critères à retenir pour le choix du Cabinet indépendant chargé de rédiger les rapports annuels et du programme de travail du groupe.
A ce titre, Héla Cheikhrouhou a affirmé que “le gouvernement d’Union nationale a bien engagé la mise en œuvre des principes de transparence dans le secteur des industries extractives à travers les efforts visant la revue du cadre législatif et réglementaire du secteur, la restructuration de l’ETAP, le renforcement du ministère et de ses capacités de gestion et d’anticipation des besoins du secteur, la promotion de l’exploration et de la production. La mise en place d’un groupe de travail multipartite qui aura pour objectif de veiller au respect des principes de transparence vient compléter et renforcer cette démarche”.
Faisant remarquer que les statistiques et les données relatives au secteur des industries extractives sont aujourd’hui disponibles et régulièrement publiées, elle a souligné que “l’apport de cette nouvelle initiative consiste en le fait que ces données seront désormais traitées par un Cabinet indépendant qui agit selon les standards et normes internationaux”. L’objectif étant, toujours selon la ministre, d’en finir avec la crise de confiance qui entoure ce secteur.
De son côté, Amer Larayedh estime que “la voie vers la transparence est déjà entamée et que cette réunion qui se déroule en présence de deux délégations de l’Albanie et de l’Ukraine venues témoigner de leurs expériences dans le domaine de la transparence dans le secteur des industries extractives, confirme la volonté d’aller de l’avant sur cette voie”.
Evoquant l’adoption récente de la loi organique relative à l’Instance de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption et l’élection des membres de l’instance d’accès à l’information, Larayedh a fait remarquer que “dans le domaine des industries extractives, la Tunisie n’a rien à cacher et que toutes les données concernant ce secteur sont constamment publiées”, soulignant que “la création de ce groupe de travail intervient pour consacrer la volonté de renforcer la transparence dans le secteur mais également d’améliorer l’efficacité et les performances de ces industries en améliorant le climat général d’investissement”.
Dorina Cinari, coordinatrice nationale ITIE (Initiative pour la Transparence dans les industries Extractives) pour l’Albanie, a affirmé pour sa part que la marche vers la transparence requiert une volonté ferme et une conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes du secteur, soulignant qu’une telle approche est de nature à favoriser la confiance des peuples envers leurs dirigeants et à optimiser la gestion des ressources naturelles.