La Commission de l’information au sein du parti Nidaa Tounes a publié le 24 juillet 2017 un communiqué sur la page officielle du parti dans laquelle elle répond à la PDG de la radio CAP FM, Olfa Tounsi, qui avait publié un post dans lequel elle affirme avoir reçu des menaces de la part de Borhen Bsaïes, conseiller politique du parti.
S’agissant du contenu de la communication téléphonique, le parti rappelle que “le droit de réponse est garanti pour toute partie ayant subi des accusations infondées”. “Par obligation d’intégrité, Olfa Tounsi est appelée à protéger le micro de sa radio et le maintenir loin de toute déviation et attaque”, précise le parti.
La Commission de l’information se dit étonnée de la décision de la radio relative au recrutement de Lazhar Akremi en tant que chroniqueur chargé d’analyser les différends au sein du parti Nidaa Tounes, “alors que sa position vis-à-vis du parti, de ses dirigeants et de son directeur exécutif est connue de tous”.
La même source rappelle en outre que le président de la République est en dessus des conflits de partis et qu’il a toujours prouvé qu’il été le garant de la liberté de l’information, de la presse et de respect de la Constitution.
S’agissant du chef du gouvernement, la Commission souligne: “nous ne croyons pas que l’auteur du post ignore que le chef du gouvernement est issu du parti Nidaa Tounes et qu’il est son candidat au poste de chef du gouvernement d’Union nationale”. Et d’appeler la responsable de Cap Fm de patienter et de recourir au langage de la rationalité et de la responsabilité.
Il y a lieu de souligner qu’Olfa Tounsi a annoncé dans un post sur sa page Facebook qu’elle a reçu vendredi un appel téléphonique de Borhen Bsaïes, chargé du dossier politique de Nidaa Tounes l’informant que la direction de ce parti a consacré une réunion à sa radio dans laquelle elle a exprimé son “insatisfaction pour la ligne éditoriale du fait de la présence de Lazhar Akremi, un ancien dirigeant de Nidaa Tounés dans l’émission matinale de la radio.
Selon elle, Bsaïes lui a indiqué qu’un “rapport en la matière” a été adressé au président de la République et que les “mesures nécessaires seront prises à son encontre et à l’encontre de la radio”.
La directrice de Cap-Fm considère cet appel téléphonique comme une “menace” à son égard et à l’égard de sa radio et un “retour aux méthodes anciennes”, soulignant que Cap-Fm est en dehors de tout conflit politique.
Borhène Bsaïes a pour sa part assuré qu’il n’a jamais menacé la directrice de la radio mais qu’il a voulu attirer son attention aux propos diffamatoires tenus par son nouveau chroniqueur.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a appelé, samedi 22 courant, le ministère public à lancer une enquête d’urgence contre Borhen Bsaies, ancien journaliste et dirigeant au parti Nidaa Tounes, pour escroquerie et trafic d’influence sur ” fond de pression qu’il a exercée sur Radio Cap FM”.
“Les menaces proférées par le conseiller politique du parti Nidaa Tounes Borhen Bsaiess contre la directrice de la radio pour avoir diffusé des contenus médiatiques, serait le signe de retour de la tyrannie et de la mainmise sur médias”, a averti le syndicat, dans un communiqué. Le SNJT a fait savoir qu’il est possible de poursuivre Borhen Bsaies en justice conformément aux dispositions de l’article 291 du Code pénal.
Ce dernier stipule que “Est puni de cinq ans d’emprisonnement et de deux mille quatre cents dinars d’amende, quiconque, soit en faisant usage de faux noms ou de fausses qualités, soit en employant des ruses ou artifices propres à persuader de l’existence de fausses entreprises, d’un pouvoir ou crédit imaginaire”.