Le bloc parlementaire Al-Horra de Machrou Tounes a appelé, mercredi 26 juillet, le ministre de la Justice, Ghazi Jéribi, à ordonner l’ouverture d’une enquête sur les déclarations de l’ancien président provisoire, Moncef Marzouki, au sujet de l’attaque survenue le 14 septembre 2012 contre l’ambassade américaine à Tunis.
Les députés d’Al-Horra réclament également une enquête sur les réactions de Abdelkrim Zbidi qui était, à l’époque, ministre de la Défense nationale.
Le bloc parlementaire a mis en garde contre le danger de ces déclarations sur la souveraineté de l’Etat et sa sécurité nationale, indique un communiqué du parti.
Rappelons que, dans une interview accordée à la chaîne qatarie Al-Jazeera, Moncef Marzouki avait affirmé que les forces de sécurité n’ont rien fait pour protéger l’ambassade américaine. “Les forces de sécurité ont disparu et l’armée a refusé d’exécuter les ordres”, note-t-il.
D’après l’ancien président, les grands dirigeants ont éteint leurs téléphones, ce qui laisse présager que l’affaire a été bien planifiée”.
Marzouki a fait savoir que les Etats-Unis avaient l’intention de déployer leurs “Marines” en Tunisie pour protéger l’ambassade. “Ce que les gens ne savent pas, c’est qu’il y avait l’idée d’envoyer l’armée américaine pour protéger l’ambassade”, a-t-il soutenu.
En sa qualité de chef suprême des forces armées, Marzouki affirme avoir demandé des précisions du chef d’état-major des forces armées, Rachid Ammar, sur ce qui se passe aux alentours de l’ambassade américaine. “Ce dernier a commencé à tergiverser comme s’il ne voulait pas impliquer l’armée dans cette affaire”, a-t-il déclaré.
Face à cette situation, Marzouki affirme avoir décidé de dépêcher les unités de la garde présidentielle. “J’ai donné l’ordre à la garde présidentielle pour protéger l’ambassadeur américain pour éviter son assassinat comme c’était le cas en Libye, trois jours auparavant”.
De son côté, Abdelkrim Zbidi, ancien ministre de la Défense, a qualifié “d’erronés” les propos tenus par l’ancien président Moncef Marzouki lors de l’émission “Témoin de l’époque” diffusée sur Al-Jazeera.
“Ces informations sont dépourvues de tout fondement et l’histoire a été falsifiée”, s’est-il indigné, affirmant disposer de preuves irréfutables à propos de ses déclarations et sur les circonstances de l’attaque contre l’ambassade américaine.
Dans une déclaration accordée à “Acharaa Al-Magharibi”, Zbidi a indiqué que les forces militaires, dépêchées pour renforcer les unités sécuritaires, après coordination avec le chef d’état-major des forces armées, Rachid Ammar, avaient accompli leur mission avec succès contrairement aux informations relayées sur cette question. “L’armée a joué un rôle clé dans le rétablissement de la situation lors de l’attaque contre l’ambassade US à Tunis”.
Par ailleurs, Zbidi a dit avoir reçu un appel de Imed Daimi -alors chef de cabinet de Moncef Marzouki- dans lequel il lui a informé que des responsables américains dont Hilary Clinton demandent avec insistance un déploiement militaire américain sur le sol tunisien, ce qu’il refusait.
Quatre personnes ont été tuées, dont trois par balles, et 49 autres blessées lors des actes de violence survenus, le 14 septembre 2012, aux alentours de l’ambassade des Etats-Unis à Tunis, sur fond de la diffusion d’un film portant atteinte à l’Islam.