Le nouveau code forestier devrait être soumis, d’ici la fin de l’année, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a déclaré Habib Abid, directeur général des forêts au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, dans un entretien accordé à l’Agence TAP.
La révision de l’actuel code forestier qui date depuis 1988, a commencé depuis le mois d’octobre 2016, suite à une forte demande émanant notamment, des jeunes promoteurs issus des régions forestières et de la population locale. Ce code sera axé sur le développement économique et social des forêts et comportera des sanctions plus sévères concernant les atteintes contre les forêts, les incendies volontaires …, afin de préserver ce patrimoine national, a-t-il ajouté.
“Aujourd’hui, nous avons trois catégories qui exploitent les forêts, à savoir les industriels et les transformateurs, les jeunes formés dans certaines activités, qui veulent développer des projets mais n’ont pas les moyens financiers nécessaires et la population locale. Auparavant, c’était seulement les industriels et les transformateurs qui entreprenaient les activités forestières lucratives. Notre objectif dans ce nouveau code, est de s’adapter à cette nouvelle donne et d’assurer un équilibre dans la concurrence entre ces différentes catégories”.
“Ce code devra également, permettre des occupations temporaires agricoles jusqu’à dix ans. On a proposé dans la nouvelle version du code, de permettre l’exploitation des produits forestiers aux industriels à hauteur de 80%, alors que 20% seront réservées aux jeunes promoteurs issus de la région, afin de leur permettre de se développer et même de devenir des industriels”, a t-il indiqué.
Et d’expliquer que les produits forestiers étaient peu considérés dans le passé alors que maintenant, ils commencent à être plus valorisés, connus et demandés sur le marché, citant à titre d’exemple, le triplement du prix de l’huile de romarin et la vente de l’huile de lentisque à 70 d le litre, un revenu assez important pour une mère de famille.
S’agissant de la population locale, on a proposé dans le nouveau code “faire des contrats et des conventions directes avec elle, à travers les Groupements de développement agricole (GDA), pour lui permettre d’exploiter les produits forestiers et en contrepartie, elle aura à assurer la protection des forêts”.
Actuellement a-t-il rappelé, entre 800 mille et un million de personnes habitent dans les forêts qui disposent, en vertu de la loi, du droit d’usage à savoir, le droit de ramasser dans la forêt gratuitement, ce dont elles ont besoin pour leur usage ménager. La direction des forets permet également, aux habitants de réaliser certaines activités gratuitement, dont l’apiculture à travers leur octroi de certaines zones forestières ou des occupations temporaires pour une exploitation agricole (clairière). En même temps, il y a le tarif de “menu de produits” liste qui fixe les prix des produits qui peuvent être achetés à l’intérieur des forêts dont le charbon, le bois, le Zgougou (fruit de pin d’alep)…
Et de rappeler que 80% du budget de la direction générale des forêts est consacré à l’emploi des personnes habitant dans les régions forestières, précisant que la direction emploie, actuellement, 17 mille personnes, qui opèrent dans diverses activités forestières dont le gardiennage, l’exploitation des ressources forestières…Ces personnes sont également employées par les industriels pour la collecte du romarin et des champignons.
Et d’ajouter cette population regroupée dans des groupements de développement agricole (GDA) au niveau des Douars, bénéficie de plusieurs avantages à travers les projets réalisés dans le cadre des plans de développement communautaire. Il s’agit dans ce cadre, d’assurer des formations sur l’apiculture et d’octroyer des ruches, ainsi que des formations sur l’agriculture montagneuse et de donner gratuitement des plans d’oliviers, de permettre aux habitants, de clôturer leur propre terrains, afin de se protéger contre le sanglier, de former la femme rurale, d’aménager des points d’eau… afin d’améliorer les conditions de vie des habitants, créer une dynamique économique et sensibiliser de l’importance de la protection des forets.
Toutefois, il a noté que certains problèmes se posent car ces citoyens veulent accéder gratuitement à certaines huiles, alors que l’article 18 du code forestier actuel ne permet pas de donner un produit commercial directement sans appel d’offres, afin d’assurer la concurrence loyale.