La seizième édition du Forum de l’AGOA (Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique) s’est ouverte mercredi 9 août 2017 à Lomé au Togo, en présence des représentants des 38 pays sub-sahariens éligibles et d’hommes d’affaires américains, rapporte le site web lefigaro.fr.
Placée sous le thème “Les Etats-Unis et l’Afrique: partenariat pour la prospérité à travers le commerce”, la rencontre de Lomé permettra notamment aux ministres du Commerce des pays éligibles de trouver des voies et moyens pour tirer meilleur profit de cette loi.
Dans le message du président Faure Gnassingbé du Togo, lu par son Premier ministre, Komi Klassou, il invite «les participants à des réflexions approfondies, en vue d’une augmentation des exportations africaines, en baisse ces dernières années. Nous ne sommes pas encore parvenus à réaliser entièrement tout le potentiel dont l’AGOA est porteur, tant en Afrique que pour les Etats-Unis…».
Le président togolais appelle, dans cette optique, les pays participants à «prendre sans tarder des dispositions en vue d’optimiser l’impact de l’AGOA sur le commerce, la création de richesse et sur le développement participatif».
Au programme de cette 16ème édition de l’AGOA, plusieurs sessions de discussions, de panels animés par des experts au cours desquels on évoquera commerce, agriculture, technologie, logistiques, infrastructures, ressources financières, intégration régionale, FEC, politiques et reformes commerciales, etc.
Rappelons que l’AGOA est une législation lancée en 2000 par Bill Clinton, alors président des Etats-Unis, pour permettre aux pays africains d’exporter sans droits de douane sur le marché américain.
Ainsi, 6.000 produits sont concernés par les réductions de taxes à l’importation, mais elles ne sont applicables que sous certaines conditions. En effet, les pays participants à l’AGOA (au nombre de 38 cette année 2017) doivent remplir des conditions concernant les droits de l’Homme, la bonne gouvernance, la protection des travailleurs et n’appliquer aucune interdiction douanière pour les produits américains sur leur territoire.
Dans son discours d’ouverture du Forum, Robert Lighthizer, représentant direct au Commerce à Washington, a assuré que “les Etats-Unis étaient engagés envers l’Afrique”.
Entre 2002 et 2008, les exportations africaines ont connu une hausse pour atteindre 82 milliards de dollars en 2008, avant de dégringoler à seulement 18,7 milliards de dollars en 2015, contre 26,8 milliards de dollars en 2014, soit une baisse de 30,1%. Elles ne représentaient que 0,8% des importations totales des Etats-Unis en provenance du monde.
Si l’initiative AGOA constitue une opportunité pour booster les exportations africaines vers l’Amérique, elle n’en demeure pas moins critiquée par nombre d’experts qui estiment qu’elle est déséquilibrée, du fait de son caractère unilatéral, et qu’elle sert ainsi avant tout les intérêts américains en ce qui concerne les importations.
Voilà pourquoi le Forum de Lomé visera à déterminer les voies et moyens pour que les pays africains éligibles et les Etats-Unis bénéficient mutuellement des opportunités qu’offre la loi.