Plusieurs partis politiques ont salué, lundi 14 août, les initiatives lancées par le président de la République à l’occasion de la fête de la femme, notamment celles relatives à prôner l’égalité des sexes en matière d’héritage et à réviser la circulaire qui concerne le mariage d’une Tunisienne avec un non-musulman. Toutefois, d’autres partis l’ont qualifié de “propos improvisés qui ne prennent pas en considération la volonté du peuple et de la religion”.
Al Massar a appelé à la sensibilisation à la culture de l’égalité hommes-femmes, précisant que la consécration de ce concept dans les différents aspects de la vie publique et privée conformément aux dispositions de la Constitution de la deuxième République aidera à changer les mentalités et à protéger les droits individuels.
Nidaa Tounes a, pour sa part, apporte son soutien aux propositions du président de la République et qui ont pour but de mettre fin à toute forme de discrimination envers la femme. Le parti reste mobilisé pour faire nourrir le débat sur les moyens capables de traduire ces idées réformistes en une législation efficace, lit-on dans le communiqué de Nidaa Tounes.
Al Qotb a, lui aussi, exprimé son appui à “toute initiative qui a pour objectif de garantir l’égalité totale entre les Tunisiens indépendamment de leur sexe, croyance, origine ou orientation sexuelle”, indique un communiqué du parti qui appelle le président de la République, le gouvernement et le Parlement à s’engager réellement dans l’application des réformes envisagées.
Quant au parti des Forces du 14 janvier, il a opposé un refus catégorique aux propos avancés par le président de la République, affirmant qu’il ne laissera passer aucune loi qui soit incohérente avec les principes de l’Islam.
Le Courant “Al-Mahaba” avait lancé dimanche une pétition populaire sur le réseau social “Facebook” pour demander à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) de retirer la confiance au président de la République pour les propos tenus dans son discours à l’occasion de la fête de la femme.
Béji Caïd Essebsi avait affirmé, dimanche 13 août, à l’occasion de la Fête de la femme en Tunisie, qui célèbre tous les 13 août la promulgation en 1956 du Code du statut personnel (CSP), qu’il est aujourd’hui “possible et préconisé d’amender progressivement” la loi relative à l’héritage jusqu’à réaliser l’égalité parfaite entre l’homme et la femme.
Il avait également annoncé la création d’une Commission auprès de la présidence de la République chargée des libertés individuelles et de l’égalité. Cette commission aura pour mission de l’élaboration d’un rapport sur les réformes inhérentes aux libertés individuelles et de l’égalité conformément aux dispositions de la Constitution de 2014, aux standards internationaux en matière des droits de l’Homme et aux orientations contemporaines dans le domaine des libertés et de l’égalité.