Lors d’une rencontre avec les représentants des médias, lundi 14 août, et ce quelques jours après leur retour de Damas en Syrie, les députés qui composaient la délégation tunisienne ont appelé à une coordination sécuritaire urgente entre la Tunisie et la Syrie pour connaître plus de détails sur les Tunisiens se trouvant dans les prisons syriennes et appartenant à des organisations terroristes.
Leila Chettaoui a insisté sur la nécessité de mettre en place une commission composée de sécuritaires tunisiens et syriens pour examiner les dossiers liés au terrorisme et aux associations impliquées dans l’envoi de jeunes tunisiens en Syrie.
D’après elle, les témoignages des terroristes tunisiens emprisonnés en Syrie font état de l’existence d’un réseau qui leur a permis de quitter la Tunisie.
Leila Chettaoui, ancienne élue de Nidaa Tounes et présidente de la Commission parlementaire d’enquête sur les filières de recrutement et d’envoi des Tunisiens pour le jihad dans les zones de tension, avait été évincée de cette commission en avril dernier. Elle a, ensuite, rejoint le bloc parlementaire Al-Horra.
La députée Mbarka Brahmi (Front populaire) a, de son côté, déclaré que “le président syrien Bachar Al-Assad a affirmé l’absence totale d’une coordination sécuritaire entre la Tunisie et la Syrie concernant les dossiers de terrorisme”. Selon elle, la coordination sécuritaire entre les deux pays en matière de lutte contre le terrorisme permettra de “préserver la Tunisie contre les crimes” que pourraient commettre les Tunisiens de retour de Syrie.
Le député Slah Bergaoui (Bloc Al-Horra) a indiqué que la lutte contre le terrorisme exige une collaboration entre les pays concernés par ce fléau. Malheureusement, la visite en Syrie de certains membres de l’Assemblée des représentants du peuple a montré la faiblesse de la coordination entre les deux pays en matière de lutte contre le terrorisme, a-t-il dit. Il a précisé que la délégation s’est rendue en Syrie et au Liban et rencontré plusieurs personnalités et dirigeants des deux pays.
La délégation, composée de neuf députés, s’était rendue le 4 août en Syrie “à titre privé” pour œuvrer “en vue de rétablir les relations diplomatiques avec la Syrie et enquêter sur les réseaux d’envoi des jeunes tunisiens dans les zones de tension”.
Lors d’une plénière de l’ARP, le 19 juillet dernier, un projet de motion appelant au rétablissement des relations diplomatiques avec la Syrie avait été rejeté.