Le parti “Mouvement de la Tunisie d’abord” a annoncé, mardi 15 août, un projet d’initiative pour l’organisation d’une conférence nationale sur la réforme économique et sociale.
Pour Khemais Ksila, secrétaire général chargé des affaires politiques et des relations internationales du mouvement, cette conférence doit revêtir “un caractère souverain, obligatoire et urgent”.
S’exprimant au cours d’une conférence de presse, Ksila espère un parrainage de cette conférence par la présidence de la République, expliquant que cette initiative n’a pas pour but de “faire tomber le gouvernement”, mais de conforter l’unité nationale autour d’une série de réformes urgentes.
D’après lui, l’actuel ou le prochain gouvernement doivent s’occuper uniquement de la mise en œuvre des résultats de la conférence nationale pour la réforme économique et sociale et se transformer en “un gouvernement d’intérêt national”. Ses membres, a-t-il ajouté, doivent s’engager à ne pas se présenter pour les prochaines élections.
Tiens, cela nous rappelle les propos d’un certain Rached Ghannouchi il y a quelques semaines pour qui Youssef Chahed ne doit pas penser aux élections de 2019.
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Abdelaziz Kotti, porte-parole du parti, estime pour sa part que le pays traverse “une crise économique et sociale aiguë”, relevant que le Pacte de Carthage et le gouvernement d’union nationale ont échoué à remédier à la situation.
De son côté, Boujemaa Remili, président du conseil national du parti, assure que la conférence nationale sur la réforme économique et sociale devrait réunir les composantes sociales et les partis politiques, notamment ceux représentés au parlement. Selon lui, elle doit déboucher sur l’élaboration d’un “Pacte national commun” se basant sur une stratégie de réformes concrètes et applicables, sanctionné d’un engagement de toutes les parties sociales et politiques concernées.
L’initiative proposée par le Mouvement la Tunisie d’abord souligne la nécessité d’un consensus autour de plusieurs réformes et dossiers prioritaires, dont les caisses sociales, la Caisse de compensation, la masse salariale de la fonction publique, la réforme administrative, la fiscalité, la Banque centrale et les banques et entreprises publiques, l’économie informelle et l’évasion fiscale.
Des partis politiques avaient, dernièrement, appelé à l’organisation d’un dialogue économique et social pour sortir le pays de la crise qu’il traverse.
Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, avait appelé à l’organisation d’un dialogue social et économique rassemblant les différentes parties pour surmonter les difficultés économiques. “Le gouvernement doit s’engager à appliquer les recommandations issues de ce dialogue et le chef du gouvernement, Youssef Chahed, doit, de son côté, s’engager à ne pas se présenter à la présidentielle de 2019”, a estimé Ghannouchi.
Le directeur exécutif de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, avait lui aussi appelé à l’organisation, sous la présidence du président de la République, d’un dialogue économique dans le cadre du Pacte de Carthage, qui, selon lui, aboutirait à une initiative nationale économique et sociale.
Le Mouvement la Tunisie d’abord a été créé le 24 juillet 2017. Parmi ses fondateurs figurent plusieurs anciens dirigeants de Nidaa Tounes, dont Ridha Belhaj, Khemais Ksila, Abdelaziz Kotti et Boujemaa Remili.