“Certains experts-comptables tunisiens ont contribué au montage juridique et financier des transactions douteuses au profit des personnes physiques et des sociétés enregistrées dans les paradis fiscaux et dont le poids financier a atteint 4 millions de dinars (MDT)”, selon l’analyse stratégique des déclarations des soupçons effectuées entre 2011 et 2016, a fait savoir la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF).
Dans son rapport intitulé “Evaluation nationale des risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme” publié récemment (août 2017), la CTAF souligne qu’elle a reçu une seule déclaration, en 2016, alors que 892 experts-comptables sont inscrits à l’Ordre des experts-comptables de Tunisie (OECT).
Toutefois, le niveau des menaces dans le secteur reste “moyen” compte tenu de son poids limité par rapports à d’autres secteurs en terme du chiffre d’affaires annuel, selon la commission.
Les experts comptables qui font partie des entités déclarants et du système de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, sont appelés à adopter les standards internationaux de compatibilité.
Selon la CTAF, la faiblesse des opérations de contrôle du blanchiment d’argent, des difficultés au niveau de l’accès à l’information, l’absence des directives et la non promulgation des textes réglementaires relatifs aux bénéficiaires réels et les précautions à prendre par les professions non financières constituent les principaux points faibles du secteur des experts comptables tunisiens.
La commission a appelé à favoriser la maîtrise par les professionnels du secteur de ce dossier, à intensifier les missions de contrôle, de suivi et de déclarations des opérations suspectes et d’administrer des sanctions administratives et pénales.
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