L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et EuroMed droits (REMDH) dénoncent la politique migratoire restrictive et inhumaine de l’Union européenne.
Ces organisations expliquent, dans un communiqué rendu public, que l’UE, dans le cadre d’une gouvernance sécuritaire des migrations, se renferme de plus en plus sur elle-même au détriment du respect de toutes les conventions internationales relatives aux droits des migrants.
L’UE, au lieu d’agir humainement face aux flux migratoires en favorisant le sauvetage des vies et en leur offrant une protection, préfère fermer ses frontières et s’engager dans un processus de refoulement des migrants irréguliers et l’encouragement au retour des migrants réguliers, précise le communiqué.
Les organisations signataires expriment tout leur soutien aux ONG de sauvetage qui se trouvent dans les eaux méditerranéennes et qui sont criminalisées par certains pays européens qui veulent les réduire à l’inaction dans leur mission humanitaire de sauvetage en Méditerranée sud et laisser les migrants se noyer sans témoins.
Ces restrictions ont engendré l’arrêt de travail de trois bateaux de recherches et de sauvetages qui sont le navire Iuventa de Jugend Rettet (arrêté et saisi le 2 août par les autorités italiennes et accusé de “favoriser l’immigration clandestine”), le navire Prudence affrété par Médecins Sans Frontière et le navire Sea Eye qui eux ont arrêté leur mission à cause de l’insécurité qui règne actuellement au sein de la méditerranée, ajoute le communiqué.
La priorité pour les pays Européens est donc de garantir la cohésion de l’espace Schengen, en intervenant directement, dans le cadre d’une externalisation de la gestion de ses frontières, auprès des Etats Tiers afin qu’ils contrôlent ses portes. Pour y arriver, l’Europe est maintenant contrainte de se tourner vers la Libye, le pays principal à partir duquel les migrants prennent le départ pour appliquer la même démarche qu’elle a suivi avec la Turquie. Cette option risque de coûter plus cher que ce qui était prévu, mais l’UE semble prête à tout pour empêcher l’arrivée des migrants sur son territoire.
Les Organisations signataires décident de se constituer en comité de vigilance pour le suivi de cette situation dramatique et pour développer des actions de plaidoyer auprès des pays de l’UE, des Organisations internationales compétentes, de l’UA, des forces démocratiques en Libye et des autorités tunisiennes pour adopter une gouvernance basée sur les droits des migrations en Méditerranée, souligne le communiqué.
Les Organisations signataires appellent instamment les OSC en Europe à se mobiliser pour condamner les violations des droits et des réfugiés et les restrictions contraires aux normes internationales imposées aux ONG humanitaires de sauvetage en Méditerranée tout en exprimant leur solidarité active avec ces Organisations.