Bouharrag, goutti, nemri, boukhobza, wahchi, khenziri, khortoumi, Fawari… sont autant de variétés de figues de Djebba qui en produit bien d’autres encore, dont notamment “Bouhouli” -la variété spécifique de la région et l’unique à l’échelle nationale- qui jouit, depuis 2012, du label “Appellation d’Origine Contrôlée” (AOC).
“Djebba compte 27 variétés de figues, mais Bouhouli reste la reine des figues de la région, étant donné qu’elle n’est cultivée qu’à Djebba et qu’elle se distingue par ses qualités gustatives exceptionnelles, son arôme unique, son parfum subtil et ses bienfaits nutritionnels innombrables, en l’occurrence son pouvoir antioxydant et sa richesse en vitamines et en fibres”, a souligné Faouzi Djebbi, enseignant et président de l’Association du festival de la figue de Djebba.
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Intervenant lors d’une journée promotionnelle dédiée à ce fruit, organisée lundi 28 août à Djebba, ce fervent défenseur de la région a indiqué que ce fruit donne au cours de la même année, une première production celle de la “fleur de figue” (Bither) et une deuxième, celle de la figue. Ce fruit reflète l’histoire de la région et le savoir-faire de citoyens, notamment celui des femmes qui excellent dans la transformation de ce fruit en diverses confitures, ou encore son séchage pour obtenir la “Cheriha”. “Arbre généreux, la figue est derrière tout développement avéré à Djebba”, a-t-il conclu.
Toutefois, ce précieux fruit de couleur violette, à la savoureuse pulpe mielleuse, est menacé par la pénurie d’eau, avertissent les femmes de Djebba. Khira Djebbi, octogénaire, s’est plainte du manque d’eau dans la région, notamment durant ces trois dernières années, ce qui se répercute directement, sur la qualité du fruit, surtout après l’assèchement de la célèbre chute d’eau de la région.
Djebba, village historique situé sur les hauteurs de la montagne de Djebel Gorra (gouvernorat de Béja), consacre une superficie de 800 ha à la culture de la figue, ce qui donne une production annuelle estimée à environ 4000 tonnes.
L’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) est un label officiel, qui certifie que le produit est issu d’un terroir et d’un savoir-faire particulier, ce qui permet de préserver le mode de production traditionnel, de protéger la biodiversité, d’assurer la protection de la notoriété du produit, et de promouvoir sa commercialisation. Ce label garantit, par ailleurs, aux consommateurs l’authenticité et la conformité d’un produit.
Outre l’AOC, qui se veut un symbole de qualité spécifique lié à l’origine, la Tunisie a conçu un autre label baptisé “Indication à la provenance” (IP), qui couvre les pommes de Sbiba, les grenades de Gabès et la Deglet Ennour du sud tunisien; explique Najah Ben Ammar, chef de service au Groupement interprofessionnel des fruits (GiFruits).
De son côté, Mohamed Habib Khalfaoui, sous-directeur au ministère de l’Agriculture, soulignera que la production nationale de figues est estimée cette année à 26 mille tonnes, contre 22 mille tonnes en 2016. “Notre production est destinée essentiellement, à la consommation locale. Les importations sont très limitées et destinées notamment, aux pays de Golfe”.
La journée promotionnelle de la figue de Djebba a été organisée par le GIFruits avec l’appui du “Projet d’accès aux marchés des produits agro-alimentaires et de terroir” (Pampat), mis en œuvre à Djebba par l’Organisation des Nations-Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), avec un financement du Secrétariat d’Etat à l’Economie Suisse (SECO).
Le projet Pampat, qui s’étale sur la période 2013-2017, vise à améliorer la performance, l’accès aux marchés et les conditions socio-économiques au sein de trois chaînes de valeurs: la harissa de Kairouan, la figue de Djebba et les figues de barbarie de Kasserine, moyennant un budget de plus de 4,2 millions d’euros.