Si le nombre des violences ciblant les journalistes a nettement baissé au cours des derniers mois, des cas d’atteintes graves à l’intégrité physique des professionnels du secteur ont été recensés, outre la multiplication des entraves à l’exercice du métier.
Dans son sixième rapport sur la situation des médias en Tunisie, publié mercredi 30 courant, le Centre de Tunis pour la liberté de la presse (CTLP) estime que “pareilles pratiques compliquent davantage la tâche aux journalistes, surtout que certaines parties continuent à croire qu’il est légitime d’empêcher un journaliste de travailler librement dans les espaces publics.
Les parties officielles restent les premiers responsables des agressions, constate le centre dans son rapport, rappelant que des employés et un agent de sécurité à l’Instance Vérité et Dignité ont à deux reprises empêché les journalistes de prendre des photos.
Le gouverneur de Jendouba a, quant à lui, interdit aux journalistes l’accès à une séance de travail sans aucun motif.
En mars dernier, une équipe de journalistes a été victime d’une grave agression par des manifestants et leur matériel a été détruit. De sérieuses menaces de mort ont été adressées au journaliste Rachid Jarray, ce qui a nécessité de lui fournir une protection sécuritaire.
Pour la première fois depuis 2011, un média est confisqué, déplore le centre. Il s’agit de “Al Thawra News”.
Malgré les dérives commises par ce média, sa suspension sur la base de la loi sur l’Etat d’urgence suscite des craintes quant à la liberté de la presse et le retour à des anciennes pratiques liberticides sous prétexte de préserver l’ordre public. Une notion qui reste aujourd’hui encore très flottante, commente le centre.