L’Association des Tunisiens bloqués à l’étranger appelle à la création d’une commission chargée du suivi des dossiers des Tunisiens bloqués à l’étranger au sein du ministère des Affaires étrangères.
Lors d’un point de presse tenu à Tunis, mercredi 30 août, à l’occasion de la Journée internationale des personnes disparues -célébrée le 30 août de chaque année-, Ikbel Ben Rejeb, président de ladite association, a souligné que des familles de disparus s’adresseront à travers l’association au Président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) Mohamed Ennaceur pour auditionner le gouvernement au sujet des Tunisiens bloqués à l’étranger.
Dans ce contexte, Ben Rejeb accuse le gouvernement tunisien ne n’avoir pas accordé l’intérêt nécessaire à ce dossier, rappelant le cas de Sofien Chourabi et Nadhir Gtari, ainsi que les 504 émigrés clandestins disparus, outre les Tunisiens détenus dans les prisons syriennes depuis 2013. Il a également évoqué la situation des 39 enfants bloqués aujourd’hui dans les prisons libyennes (22 à El Maatiga et 17 à Misrata).
Ikbel Ben Rejeb estime que face à l’atermoiement des autorités tunisiennes, l’association œuvre depuis plus d’un an à rapatrier 99 enfants orphelins nés de parents tunisiens daechiens.
“Il est temps que ce dossier soit traité avec tout le sérieux requis pour condamner toutes les personnes impliquées dans l’envoi des jeunes tunisiens vers les zones de conflit”, a-t-il signalé.
D’après l’intervenant, le gouvernement détient des preuves sur ce dossier et devrait faire de son mieux pour rapatrier les 43 Tunisiens détenus dans les prisons syriennes et les interroger sur les responsables de ce réseau.
De son côté, la députée Hela Omrane, présidente de la Commission d’investigation sur l’envoi des jeunes vers les zones de conflit, a indiqué que la Commission vient d’entamer l’examen de ce dossier qui n’a été géré par aucune autre partie auparavant.
Elle a ajouté que la commission a commencé par l’audition des membres du gouvernement en rapport avec ce dossier soulignant que les informations obtenues jusqu’à présent sont générales et imprécises et ne peuvent pas révéler des vérités concrètes.
Selon la députée, la délégation parlementaire qui s’est récemment rendue en Syrie n’a fourni aucune information à la commission bien que certains de ces membres appartiennent à cette même commission.
Sonia Rejeb, mère du journaliste Nadhir Gtari -disparu en Libye depuis environ trois ans- a souligné que le gouvernement ainsi que les médias se sont désintéressés du dossier de Sofien Chourabi et Nadhir Gtari.
La conférence a été une occasion pour projeter une vidéo sur la souffrance des mères des jeunes tunisiens emprisonnés en Libye.