Lors d’une conférence de presse organisée mardi 5 courant à Tunis, Huit partis politiques ont estimé impossible d’organiser les élections municipales le 17 décembre prochain, car plusieurs conditions nécessaires sur les plans administratif, logistique et juridique ne sont pas encore réunies.
Ces partis sont Machrou Tounes, Afek Tounes, Al joumhouri, La Tunisie d’abord, Al badil Ettounsi (Tunisie Alternatives), Al Massar, Alwatan Al mouwahad, le parti du Travail patriotique et Démocratique.
Dans une déclaration commune, ils appellent l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) à tenir une session parlementaire extraordinaire pour combler les vacances dans la composition de l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) et adopter le Code des collectivités locales.
Ils appellent également le gouvernement à publier les textes d’application et à installer les instances judiciaires et financières régionales, à préparer l’administration et à prévoir des mécanismes de coordination entre divers intervenants dans le processus électoral.
Les signataires soulignent également importance qu’il y a à mobiliser les ressources financières nécessaires aux municipalités, conformément au nouveau code des collectivités locales, dans le cadre de la loi de finances pour l’exercice 2018 et d’établir un échéancier pour chaque mesure avant l’appel officiel aux élections.
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Les partis appellent dans leur déclaration le président de la République à considérer l’absence de toutes ces conditions nécessaires au bon déroulement des élections municipales avant de signer le 09 septembre prochain le décret relatif au vote.
Ils ont, en outre, souligné leur disposition à négocier avec toutes les parties concernées pour garantir le succès des élections municipales n’écartant toutefois pas leur mobilisation pour le report de cette échéance politique au plus tard au mois de mars 2018.
Les dirigeants des partis ont souligné que cette position commune vise à faire pression sur le gouvernement, le parlement et le président de la République afin que toutes les bonnes conditions soient réunies vu l’importance de ce rendez vous électoral.
“Nous voulons faire pression pour assurer le parachèvement du processus électoral”, a indiqué Watfa Belaïd, présidente du comité central du parti Machrou Tounes. Selon elle, la mise en place des instances régionales du Tribunal administratif qui sont tenues statuer sur le contentieux électoral, l’adoption du code des collectivités locales et le comblement des vacances au sein de l’ISIE, doivent être tranchés avant les élections.
Watfa Belaïd a toutefois tenu à préciser qu’il n’y a aucune intention de boycotter ces élections.
Pour Mehdi Jomaa, président du parti AlBadil Ettounsi, “l’idée n’est pas de changer la date des élections mais plutôt de mettre l’accent sur leur importance”.
La conférence de presse qui a réuni ce mardi huit partis politique est un message “très fort” à tous les acteurs politiques, a-t-il soutenu avant d’ajouter “l’objectif est de réussir les élections”.
De son côté, le député Khemaies Ksila (La Tunisie d’abord) a évoqué la question de désaffection des jeunes. Il a rappelé que seulement 7% des jeunes se sont inscrits aux élections municipales. Toutefois, “Nous sommes prêts à participer aux élections dès aujourd’hui mais pas dans ces conditions défavorables”.