Pour l’ancien juge auprès du tribunal administratif, Ahmed Souab, “le processus de lutte contre la corruption n’a pas réussi à démanteler l’ancien système de corruption ni à combattre les nouveaux aspects de ce fléau avec la fermeté requise”.
Intervenant à l’occasion d’un atelier de travail, à Tunis, sur le thème de “La corruption : complexité et modalité d’action”, Ahmed Souab a relevé l’absence de volonté politique de lutter contre la corruption, surtout que les partis traitent la question sur la base de “calculs politiques”.
Selon lui, le système anti-corruption tunisien et plus particulièrement l’action de la commission de confiscation est gangrenée par la corruption”.
Il a souligné que le fait de ne pas exécuter les jugements émis par les tribunaux en matière de lutte contre la corruption représente une des formes de corruption.
Après avoir évoqué le dispositif législatif régissant la lutte contre la corruption, Ahmed Souab a indiqué que les projets de loi relatifs au sondage d’opinion et à la transparence et l’enrichissement illicite, soumis au parlement, devraient consolider l’arsenal juridique déjà en place.
S’agissant du rôle des autorités politiques dans la lutte contre la corruption, Ahmed Souab s’est dit déçu de l’absence d’un portefeuille ministériel ou secrétariat d’Etat chargé du dossier de la corruption dans la nouvelle composition gouvernementale.
“Le document de Carthage qui définit l’action du gouvernement d’union nationale réserve pourtant tout un axe à la lutte contre la corruption qu’il a détaillé en dix points”, a-t-il encore fait remarquer.
Pour ce qui est de la commission de confiscation, celle-ci détient, selon l’ancien juge, une base de données contenant des informations détaillées sur les personnes impliquées dans la corruption sous l’ancien régime et exhorte, de ce fait, ladite commission à relancer ce dossier.
Il dénonce, dans le même sillage, l’absence de coordination entre les différentes structures concernées par la lutte anti-corruption et impute à la justice la responsabilité dans l’échec du processus de lutte contre la corruption, avançant à ce titre, plusieurs exemples dont la question de financement des partis.
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