“Nous avons tenu à préserver l’esprit d’unité nationale et le large consensus politique consacré par le Document de Carthage étant convaincu qu’au cours de la prochaine période, la Tunisie à plus que jamais besoin des efforts de toutes les forces nationales pour relever les défis”, a déclaré le chef du gouvernement, Youssef Chahed, dans son allocution au cours de la séance plénière, tenue en session extraordinaire pour le vote e confiance à la nouvelle équipe gouvernementale.
La Tunisie est appelée aujourd’hui à élargir davantage la base du consensus pour surpasser les difficultés, a-t-il préconisé.
“Notre choix a été porté, dans le cadre du remaniement sur des compétences dans leurs domaines respectifs de spécialité. Des compétences capables d’apporter le plus espéré.”
Youssef Chahed a rendu hommage aux organisations nationales et partis politiques signataires du Document de Carthage pour leur sens de responsabilité et leur attachement à l’unité nationale dont ils ont fait preuve au cours de la dernière période.
Le nouveau gouvernement sera “un gouvernement de guerre contre le terrorisme et la corruption et luttera pour le développement et contre le chômage et les disparités régionales”, a-t-il promis. “La guerre a besoin d’unité nationale. Nos choix consistent pour l’essentiel à consolider les capacités du gouvernement dans ce sens et réaliser les priorités du Document de Carthage”.
Nous avons proposé un changement à la tête des ministères de l’Intérieur et de la Défense nationale, a-t-il expliqué, pour consolider les aptitudes de notre pays en matière de lutte contre le terrorisme, le crime organisé et la contrebande.
Pour Youssef Chahed, la poursuite de la guerre contre la corruption sera une priorité pour les nouveaux membres ainsi que pour le reste de l’équipe. “Dans ce cabinet il n y a pas de place à un membre impliqué dans une affaire de justice”.
Les réformes englobent le développement et la gouvernance des entreprises publiques “car il est inconcevable que plusieurs d’entre elles ne peuvent survivre que par la subvention de l’Etat et ne peuvent accéder aux crédits sans sa garantie. Selon le chef du gouvernement, les fonds alloués à ces entreprises qui sont structurellement déficitaires, auraient pu être investis dans des projets de développement économique et social ou dans la réduction du déficit de la balance commerciale.
Il a rappelé, dans ce sens, le programme de restructuration des entreprises publiques qui œuvrera, a-t-il dit, à la préservation de la paix sociale.
“Le gouvernement qui a rempli tous ses engagements pour réussir les prochaines élections municipales, appelle les différentes parties concernées à finaliser les mesures nécessaires au bon déroulement de cette échéance”, a signalé Youssef Chahed qui estime que la Tunisie a déjà réussi la transition démocratique en menant à bien trois échéances électorales et est parvenue à mettre en place la Constitution d’un Etat à caractère civil, à installer des instances constitutionnelles et indépendantes et à consacrer la liberté d’expression.
“Aujourd’hui, nous construisons une démocratie naissance et sure à travers un consensus national.
Youssef Chahed a cependant relevé que cette réussite reste tributaire de la création d’emploi, du développement et de la lutte contre la marginalisation. “Notre dialogue politique doit éviter les slogans creux et faire preuve de réalisme (…) Les Tunisiens attendent des messages d’espoir et se méfient des marchands de rêves”.
Et d’ajouter: “Ceux qui considèrent que la préservation de l’unité nationale est une forme de bêtise nous confirment que leur soit-disant intelligence n’est pas orienté au service de la patrie (…) Nos mains restent tendues à tous: majorité, opposition et compétences nationales; nous acceptons la critique et les conseils sur la base du dialogue national réaliste et rationnel et sur la base de l’unité nationale”.