“La stratégie économique du gouvernement durant les trois prochaines années sera axée sur la réduction du déficit budgétaire à 3% et de la masse salariale à 12,5%, et sur le maintien de l’endettement à un taux inférieur à 70%. Cette stratégie ambitionne également de porter la croissance à 5% à la fin de 2020″, a précisé le Chef du Gouvernement Youssef Chahed, dans son discours prononcé, lundi, lors de la séance plénière, consacrée au vote de confiance au nouveau gouvernement remanié.
Chahed estime que cette stratégie permettra également de réduire le taux de chômage de trois points, par rapport à 2016, à la fin de 2020.
Il a aussi fait savoir que son gouvernement a élaboré une feuille de route détaillée pour sortir de la crise et relancer l’économie, conformément à l’orientation retenue dans le discours de vote de confiance prononcé en août 2016, et aux grandes réformes annoncées le 14 janvier 2017.
Laquelle feuille de route est soumise au dialogue, depuis le 5 septembre 2017, avec les parties signataires du Document de Carthage afin de l’enrichir, avant sa mise en application.
Toujours selon lui, ” le programme de réformes constitue une tentative de changer le modèle de développement, le modèle actuel ayant montré ses limites. Le nouveau modèle doit se baser sur l’investissement public dans les secteurs stratégiques, qui ne devraient pas sortir du giron de l’Etat, mais également sur le partenariat public privé”.
“Ce modèle doit également permettre de libérer le potentiel non exploité de l’économie nationale (terres domaniales non exploitées…), afin de l’intégrer dans le circuit économique”, poursuit le chef du gouvernement.
Chahed a par ailleurs, estimé que ce modèle a toutes les chances pour réussir, étant donné que la Tunisie demeure une destination compétitive, grâce à sa main d’œuvre qualifiée et son positionnement stratégique.
Il a, à ce titre, souligné que la mise en place de ce modèle de développement exige la mise en œuvre d’une série de réformes, ayant trait à la révision de la réglementation de change et des autorisations administratrices et au soutien des PME.
“La croissance économique est au service des objectifs sociaux de l’Etat et devrait être une croissance intégrée qui bénéficie à la majorité des tunisiens”, a estimé le chef du gouvernement.
Un programme de développement des régions sahariennes annoncé
Chahed a annoncé, devant les députés de l’ARP, le lancement d’un programme de développement intégré destiné aux régions sahariennes qui représentent environ le tiers de la superficie de la Tunisie.
“Ce projet vise à transformer les zones sahariennes à un levier de développement et à y créer des postes d’emploi et des projets d’énergie renouvelable, notamment, d’énergie solaire. Il permet également le raccordement de ces zones aux réseaux routiers et leur équipement pour la création d’une dynamique économique qui contribue à la lutte contre la contrebande et le terrorisme”, a-t-il dit ajoutant que la finalité est de promouvoir une agriculture saharienne et écologique dans ces régions à l’instar des expériences mondiales réussies (USA, Australie, Chine). Il a évoqué dans ce contexte la possibilité d’y créer un centre mondial de recherches appliquées dans le secteur des technologies du Sahara et des énergies alternatives.
La mise en œuvre de ce projet permettra de soutenir la sécurité nationale sur le plan stratégique, a ajouté le chef du gouvernement, estimant que la Tunisie pourrait réaliser un progrès à travers les réformes structurelles et un programme d’intégration économique et un nouveau modèle de développement qui ne pourrait réussir, d’après lui, qu’à travers “la consécration de la valeur-travail”.