La Commission administrative nationale de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), réunie mardi 12 septembre à Hammamet, a rejeté plusieurs mesures programmées dans le cadre du projet de budget de l’Etat 2018, particulièrement celle celles concernant le gel des recrutements dans la fonction publique pour les secteurs de la santé et de l’enseignement.
Dans un communiqué publié mercredi 13 courant, la Commission estime que la réussite de la rentrée scolaire et universitaire reste tributaire de la garantie d’un cadre éducatif suffisant, l’appui aux établissements éducatifs et la maintenance des équipements.
Elle dénonce également la détérioration des prestations au sein des hôpitaux publics en raison du manque d’effectif médical et paramédical, l’absence d’appui financier et les pénuries de médicaments et d’équipements.
La Commission appelle le gouvernement à réviser sa politique sanitaire, à reconsidérer le travail participatif dans la réforme du système éducatif et à démarrer la réforme des systèmes sanitaire et universitaire.
S’agissant de la réforme du système de la sécurité sociale, l’UGTT souligne que le Comité de protection sociale n’a pas encore terminé ses travaux, invitant, à ce sujet, “à arrêter les déclarations pouvant perturber le bon déroulement des travaux dudit comité en vue de sauver les Caisses sociales”.
L’UGTT appelle par ailleurs les membres du nouveau gouvernement à assumer leur responsabilité dans le traitement des questions économiques et sociales en adoptant un modèle de développement ayant une portée sociale claire.
Les membres de la Commission ont tenu à évoquer dans le même document la détérioration du pouvoir d’achat des tunisiens en raison d’une politique libérale “erronée” et de la dépréciation du dinar. Ils ont à ce sujet exhorté le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour “sauver” le dinar en contrôlant les prix, en optant pour un système fiscal équitable et en luttant contre la contrebande et l’évasion fiscale.
La centrale syndicale dénonce en outre “le refus de certaines chambres syndicales relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) d’accorder aux travailleurs leur droit à la majoration salariale durant des années”, exprimant à cet égard leur solidarité avec les mouvements des fédérations des mines, du transport, de la poste et de la santé.
Elle appelle l’UTICA à respecter ses engagements concernant le démarrage des négociations pour les majorations salariales en avril 2018, invitant également le gouvernement à tenir ses promesses au sujet du lancement des négociations sociales pour la majoration salariale dans la fonction publique et le secteur public au titre de l’année 2018.