Près de 10 mille jeunes bénéficieront du projet d’inclusion économique des jeunes en Tunisie “Moubadiroun” ou “Initiateurs” qui sera réalisé sur six ans. C’est ce qu’a affirmé Mohamed Hisham El Shiaty, spécialiste senior du secteur privé à la Banque mondiale (BM) et coresponsable du projet.
Intervenant, mercredi 13 septembre 2017, lors d’une rencontre avec les médias, le responsable a ajouté qu’environ 300 petites et moyennes entreprises (PME) et 2.300 micro-entreprises sont concernées par ce projet financé par la BM.
“Moubadiroun est basé sur une approche intégrée qui essaye de faire le lien entre les défis de l’offre et la demande d’emploi”, a expliqué le responsable de la BM. L’objectif recherché, assure-t-il, est de soutenir des chaines de valeurs spécifiques pour dégager un important effet de levier.
A ce sujet, il a indiqué que la BM a développé, en collaboration avec le gouvernement tunisien, une grille de résultats avec des indicateurs clés d’impact sur le court et le long termes, afin de garantir le suivi des projets qui seront réalisés.
El Shiaty a, par ailleurs, souligné que selon les analyses préliminaires, le retour sur investissement du projet est de 20%, estimant qu’il constitue (projet) “un bon investissement”.
Carine Clert, spécialiste principale de la protection sociale et du travail à la BM et coresponsable du projet, a, pour sa part, annoncé que son institution apportera son assistance technique et mobilisera des fonds fiduciaires sous formes de dons afin de compléter la réalisation de ce projet qui sera réalisé par le gouvernement tunisien.
Elle a rappelé que la BM a déjà donné son accord pour l’octroi au gouvernement tunisien d’un prêt d’investissement de 60 millions de dollars (environ 145 millions de dinars). La durée de remboursement de ce prêt d’investissement a été fixée à 30 ans avec une période de grâce de 5 ans et demi.
Carine Clert a indiqué que “le projet d’inclusion économique des jeunes en Tunisie ciblera la jeunesse défavorisée dans le centre-ouest, le nord-ouest, le sud, le gouvernorat de Sfax et le gouvernorat de la Manouba dans le Grand-Tunis”.
La responsable a expliqué que la BM donne des avis techniques, mais c’est le gouvernement tunisien, avec ses partenaires des secteurs privé et associatif et ses partenaires locaux, qui décident sur la base des besoins et des opportunités offertes aux niveaux des secteurs de formation et des chaines de valeur.
Il s’agit d’un projet “innovateur non seulement en Tunisie mais également en Afrique du Nord”, a-t-elle encore fait savoir. Le projet ne pourra être réalisé qu’après son adoption par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Clert a indiqué que le gouvernement tunisien dispose d’un document d’évaluation du projet qui sera supervisé par le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi et sera exécuté en partenariat avec les ministères de la Femme, de la Jeunesse et des Sports, de l’Industrie et des PME et du Commerce.
Il sera, également, soutenu par un Comité stratégique national de pilotage qui regroupe des hauts responsables des principaux ministères sociaux et productifs (Industrie, Affaires sociales, Jeunesse, Femme et Famille).
Des comités régionaux, conçus comme des plateformes public-privé rassemblant des responsables locaux, des représentants du secteur privé et des organisations de la société civile, seront constitués à l’échelle des gouvernorats pour veiller à la mise en œuvre du projet.
La participation des jeunes femmes est favorisée dans le cadre de ce projet à travers plusieurs stratégies conçues pour lever les entraves spécifiques à leur activité économique. Il s’agit, entre autres, de mettre à leur disposition des ressources pour les soulager de leurs responsabilités domestiques, comme une aide à la prise en charge des enfants et des proches âgés.