Initier une réflexion nationale sur une stratégie de diplomatie économique à déployer en Tunisie et identifier les pistes d’élaboration d’un plan d’action à court et moyen termes dans ce domaine, tels ont les principaux objectifs débattus, jeudi 14 courant, lors d’une rencontre organisée par CONECT International sur le thème “la diplomatie économique : réalité et perspectives”.
Pour le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Sabri Bachtobji, la diplomatie économique ne peut pas avoir une seule définition, il s’agit de l’ensemble des efforts des différents secteurs et intervenants dont la diplomatie de l’entreprise qui peut faire connaitre la véritable image de la Tunisie.
La mise en place d’un secrétariat d’Etat à la Diplomatie économique démontre les efforts accomplis par les représentations diplomatiques et le ministère des affaires étrangères dans ce domaine notamment, en Afrique, a-t-il ajouté, rappelant que le gouvernement d’union nationale a programmé l’ouverture de cinq représentations commerciales en Afrique subsaharienne afin de promouvoir l’image de produit tunisien.
L’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Ounaies, a salué l’adoption d’un plan Afrique, fruit d’un effort commun entre les acteurs politiques et opérateurs économiques.
L’année 2017, a-t-il dit, marque un tournant avec l’ouverture des ambassades de Ouagadougou (Burkina Faso) et de Nairobi (Kenya) et l’annonce de l’adhésion à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et au Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa).
Il est utile a-t-il avancé, d’associer les organismes représentatifs des opérateurs économiques à la participation aux événements internationaux et de leur offrir également, la possibilité de participer directement, aux travaux relatifs aux points qui les concernent. Une telle mesure accroîtra la confiance des opérateurs économiques dans leurs démarches auprès des pays partenaires et contribue à encourager l’initiative et à lever les obstacles.
Les dix ambassades de l’Afrique Subsaharienne devraient compter des attachés économiques en mesure de suivre les évolutions commerciales, les appels d’offres et les projections des principaux acteurs économiques afin de mettre à profit le potentiel de complémentarité des marchés, a-t-il recommandé.
Ces attachés pourront être appelés, annuellement, par les organismes centraux pour mieux les initier aux produits et services tunisiens en vue de centrer leurs actions sur la promotion de la Tunisie. Les éléments d’informations techniques que ces attachés peuvent recueillir sur place et transmettre aux organismes tunisiens concernés permettront de déterminer la réactivité des acteurs tunisiens et de concevoir les circuits indispensables aux échanges, a-t-il précisé.
Pour sa part, la présidente de CONECT International, Monia Jeguirim Essaidi, a appelé à la mise en place d’une stratégie de diplomatie économique qui tient compte des spécificités de chaque région du monde à l’instar de l’Union européenne, l’Afrique, les Etats-Unis d’Amérique et les pays arabes.
Il s’agit a-t-elle noté d’améliorer l’image de marque de la Tunisie et d’améliorer le positionnement des entreprises nationales à l’étranger, soulignant l’importance de la mise en place de cette stratégie, de sa structure organisationnelle, des outils et moyens mis en place pour la mettre en oeuvre ainsi que les objectifs et les rôles de chaque partie prenante.
A rappeler une convention cadre signée, le 3 août 2016, entre les ministères des affaires étrangères et de l’industrie et du commerce et le CEPEX relative au développement des exportations tunisiennes et l’accès aux marchés promoteurs, a favorisé la mise en place d’un programme de travail avec 55 ambassades.
Le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, avait déclaré, le 28 juillet 2017, que ladite convention a permis de renforcer le rôle des ambassades dans le développement du produit tunisien et l’accès aux nouveaux marchés.
Il a rappelé qu’un programme vise l’ouverture de cinq représentations commerciales en Afrique Subsaharienne a été adopté outre la programmation de missions diplomatiques itinérantes dans des pays où la Tunisie ne dispose pas de représentations diplomatiques résidentes, notamment en Asie centrale et en Amérique latine.