Du 16 au 19 novembre 2017, Abdelaziz Boujbal vivra quatre jours pas comme les autres et particulièrement stressants. Ce possible futur Startupper sera alors à Copenhague (Danemark) pour représenter la Tunisie à la finale internationale de la Creative Business Cup (CBC), une manifestation qui, depuis cinq ans, œuvre à aider à émerger de jeunes futurs entrepreneurs dans les industries créatives.
Abdelaziz Boujbal aura la lourde tâche, à défaut de l’emporter, de gagner l’un des prix, et, partant, de mettre fin à une disette qui commence à se faire longue, car, rappelle Majdi Hassen, directeur exécutif de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) –organisateur de l’événement-, «la dernière fois que la Tunisie a remporté un prix c’était en 2014». Qui formule l’espoir que le participant tunisien à la finale internationale 2017 ne rentre pas les mains vides de Copenhague.
Pour avoir le droit de participer à cette dernière phase de la Creative Business Cup, qui aura lieu cette année dans une centaine de pays à travers le monde, il a dû se sortir de deux tours préliminaires pour accéder à la finale nationale qui s’est déroulée jeudi 14 septembre 2017, durant laquelle six projets se sont disputés le ticket pour Copenhague.
Les six (6) projets concurrents proposent des services dans autant de secteurs. Co-Art est, d’après son concepteur Abdelaziz Boujbal, vainqueur de cette compétition, «une initiative sociale dédiée à l’autonomisation de la chaîne de valeur du secteur de l’industrie créative», ayant la forme d’un incubateur et d’un accélérateur pour les artisans et agissant comme «un agent de développement local générant du pouvoir, de la force de l’esprit communautaire et de l’intelligence collective grâce à une approche du commerce équitable».
Priport, de Kyane Kassiri, est destinée à aider les voyageurs «à créer un itinéraire de voyage personnalité, adapté et optimisé en fonction de leurs préférences personnelles».
Intégrée à Google Maps et aux autres services de partage de voyage, Piport «apprend de l’interaction de l’utilisateur avec les activités listées et continue d’optimiser dynamiquement la liste recommandée».
Le troisième projet, porté par Lobna Laaroussi, et baptisé «Marry Me Magazine», se veut comme «le premier magazine de mariage tunisien à la fois journalistique et publicitaire», qui, en plus d’informer sur «l’actualité liée au mariage», voudrait aider à «orienter positivement les choix des Tunisiens et (…) à mieux préparer leurs mariages».
Habouria’s Sky of green food, c’est le projet de Firas Mallek, qui ambitionne de «fournir un écosystème entier» en vue de produire légumes et fruits sans utiliser des terres.
Baptisée “Smart Technology“, l’application proposée par Mondher Azzabi permet, selon son concepteur, à son utilisateur de réduire le gaspillage de l’énergie en contrôlant –instantanément- et maîtrisant la consommation de l’électricité.
Last but not least, “Animaly“ de Fahd Rezgui propose un service de garderie pour animaux.
Sponsorisée par la Banque nationale agricole (BNA), Vivo Energy, LLoyd Assurances et la Fondation Friedrich Naumann, la Creative Business Cup (CBC) constitue pour la Tunisie –qui n’a pas de ressources, souligne Majdi Hassen- une opportunité de s’imposer dans un domaine, les industries créatives pour lequel elle est assez bien armée. Certes, «nous savons que notre culture nationale est encore loin de cette dynamique», admet Saida Ounissi, mais, souligne la secrétaire d’Etat à la Formation professionnelle et à l’Initiative privée, «nous voulons nous engager sur cette voie parce que c’est le seul moyen de créer des emplois».