Prête à continuer à aider la Tunisie dans les différents domaines et dans le développement des énergies renouvelables en particulier, l’Allemagne demande pour ce faire, selon Andreas Reinicke, que la partie tunisienne prenne «des décisions transparentes et fiables» et soumette des projets.
Entre l’Allemagne et la Tunisie, il y a un avant et après 14 janvier 2011. Avant et sous Ben Ali, l’Allemagne a été un important partenaire de la Tunisie. Depuis la chute du régime benaliste, elle l’est davantage. Et cet engagement allemand accru se traduit par un activisme sans cesse croissant et l’assistance technique, économique et financière accordée à la Tunisie.
Près de sept ans après le 14 janvier 2011, l’Allemagne entend continuer sur cette lancée. Son ambassadeur à Tunis, Andreas Reinicke, l’a réitéré et expliqué les raisons de cet engagement, mardi 19 septembre, lors d’une allocution prononcée en ouverture du séminaire sur l’énergie éolienne en Tunisie, organisé par la Chambre Tuniso-Allemande d’Industrie et du commerce (CTAIC) et MITTELSTAND Global, une initiative du ministère allemand de l’Economie et de l’Energie, destinée à appuyer les exportations du secteur de l’énergie.
Mais pourquoi l’Allemagne est-elle aussi engagée aux côtés de la Tunisie depuis six ans? A cette question qu’on lui pose souvent et que beaucoup, selon lui, se posent en Tunisie, le diplomate explique que «l’Allemagne et l’Europe veulent avoir un voisinage stable et prospère» dont la population est «contente chez elle et aime son pays». Ils recherchent une «vraie stabilité» atteignable seulement par «des compromis au sein d’un véritable système démocratique». «C’est cela notre intérêt», martèle l’ambassadeur.
La Tunisie est-elle sur cette voie-là ? Andreas Reinicke ne répond pas directement à cette question, mais observe que réussir à organiser des élections «est un début» et qu’après «il faut changer d’approche». Et, «on a vu cela avec la RDA», «apprendre à gérer la transformation».
Le diplomate allemand reconnaît que l’exercice n’est guère facile, car «il faut gérer des intérêts différents» et «on ne sera jamais d’accord sur tout».
Pour toutes ces raisons-là, «nous avons décidé d’accompagner la Tunisie sur la voie de la transformation», note M. Reinicke.
Cet engagement se traduit en particulier par une importante assistance financière –crédits et dons- que l’Allemagne accorde à la Tunisie, et qui va crescendo depuis 2011. Assistance qui va dépasser les 200 millions d’euros en 2017 et devrait se maintenir à ce niveau-là à l’avenir. Notamment dans le domaine des énergies renouvelables.
«Il y a beaucoup d’argent à disposition», confirme l’ambassadeur. «Des centaines de millions d’euros de crédits à des conditions avantageuses», souligne-t-il. Mais «cela dépend de vous», rappelle M. Reinicke. Qui indique la voie à suivre pour pouvoir y accéder : «Réfléchir et décider quels sont les projets que vous voulez faire financer».
Ce qu’il faut, «c’est des décisions politiques. C’est la question de la responsabilité des responsables. Nous sommes prêts à vous accompagner et à partager avec vous nos réussites et nos erreurs. Mais nous attendons des décisions transparentes et fiables pour pouvoir œuvrer à un futur meilleur pour la population», recommande l’ambassadeur d’Allemagne. Laissant sous-entendre que les autorités tunisiennes ne sont pas en train de faire ce qu’il faut pour tirer profit des capacités techniques, économiques et financières mises par l’Allemagne à la disposition de la Tunisie. Et la meilleure preuve en est la non-concrétisation de l’accord sur la reconversion de la dette conclue en juin 2012. Les deux parties s’étaient mises d’accord pour que les crédits non remboursés servent à financer des projets. Plus de quatre ans plus tard, l’Allemagne attend toujours que la partie tunisienne lui en soumette.
Article en relation: Energies renouvelables : Khaled Kaddour veut intensifier la coopération avec l’Allemagne et attirer ses entreprises