“Après la promulgation des lois et l’installation des Instances, le plus grand défi qui se pose aujourd’hui devant la Tunisie est le changement des mentalités et des comportements”, a souligné le ministre de la Relation avec les instances constitutionnelles et la société civile et des droits de l’Homme, Mehdi Ben Gharbia.
Il s’agit, selon lui, de “mieux assimiler les nouveaux principes véhiculés par la nouvelle Constitution et les différents axes de la nouvelle feuille de route régissant les droits et libertés prévus par cette Loi fondamentale”.
Présent à l’ouverture d’une conférence organisée dans la banlieue nord de Tunis sur le thème “Pour une implémentation effective du droit de l’accès à l’information en Tunisie”, lundi 25 septembre, à l’occasion de la Journée internationale du droit d’accès universel à l’information, Ben Gharbia a estimé que “la société tunisienne, toutes catégories confondues, doit s’habituer et s’adapter à ces nouveaux principes, tels que les principes de transparence et de redevabilité, tout comme elle doit interagir positivement avec les nouvelles lois garantissant le droit d’accès à l’information.
Selon Mehdi Ben Gharbia, un comité de pilotage a été créé au sein de la présidence du gouvernement pour consacrer le droit d’accès à l’information.
Ce comité, a-t-il souligné, est en train d’élaborer un projet de décret gouvernemental régissant les activités inhérentes à l’accès à l’information et une circulaire explicative des dispositions de cette loi.
Le comité, a-t-il ajouté, a également pour mission d’organiser des sessions de formation en matière d’accès à l’information en collaboration avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et d’installer un système électronique d’accès à l’information en coordination avec la Banque mondiale.
Pour sa part, Diego Zorrilla, Coordonnateur Résident du Système des Nations unies en Tunisie, a réaffirmé l’engagement de l’Organisation onusienne à soutenir les efforts de la Tunisie en matière de consécration des dispositions de la loi sur l’accès à l’information.
D’après lui, ” la garantie du droit d’accès à l’information ne peut que contribuer à la consécration de la démocratie, à la lutte contre la corruption et à la gouvernance de gestion au sein des institutions “.
Pour l’Ambassadrice de Suisse en Tunisie, Rita Adam, la consécration du droit d’accès à l’information ne manquera pas de contribuer à impulser le processus de développement économique et à instaurer un climat de confiance et de transparence à même de permettre de favoriser la transition démocratique.
Pour sa part, Salwa Ghazouani, directrice du bureau de l’Article 19 à Tunis, a appelé la société civile à faire preuve de vigilance, face aux menaces qui guettent les acquis de la Tunisie en matière de droits et libertés.
” Ces menaces sont principalement les tentatives de minimiser le rôle des instances constitutionnelles, la nouvelle loi sur les associations et le projet de loi relatif à la répression des atteintes contre les forces armées “, a-t-elle expliqué.
Un projet sur le droit d’accès universel à l’information (DAI) sera lancé lors de cette conférence qui prévoit aussi la présentation des résultats d’une étude qualitative et participative réalisée par l’UNESCO en 2016 sur l’accès à l’information en Tunisie.
Cette étude est venue dresser un état des lieux de l’accès à l’information en Tunisie et identifier les difficultés et obstacles à surmonter pour permettre de tracer les axes d’action prioritaires pour les années à venir.
La Tunisie avait adopté en mars 2016, la loi organique n°2016-22 du 24 mars 2016, relative au droit d’accès a? l’information.
Cette loi intervient en application de l’article 32 de la nouvelle Constitution qui engage l’Etat à garantir le droit à l’information et le droit d’accès à l’information.