De nouveaux projets ont été annoncés, jeudi 28 septembre, par la BiotechPole Sidi Thabet, dans le cadre d’un séminaire tenu au CEPEX sur le thème “Biotechpole Sidi Thabet au service de l’innovation dans l’industrie pharmaceutique”, à l’initiative du ministère de l’Industrie et des Petites et moyennes entreprises (PME).
Ces projets au nombre de quatre qui sont destinés spécialement aux acteurs de l’industrie pharmaceutique, portent notamment sur la mise en place du centre de ressources technologiques, de la pépinière d’entreprises, de la formation continue et du “clustering”.
En marge de ce séminaire, deux conventions de collaboration avec des partenaires français ont été signées : la première avec le groupe IMT (institut de formation dans les métiers et technologies de l’industrie pharmaceutique et cosmétique) et la deuxième avec la société française NovAlix (une unité de recherche en Tunisie, qui travaillera en support de ses équipes françaises sur des programmes de chimie organique).
Présentant la BiotechPole Sidi Thabet, le président directeur général de cette société, Hammadi Ayadi, a précisé qu’elle est une technopole dédiée aux biotechnologies, industries pharmaceutiques et parapharmaceutiques, sciences de la vie et ingénierie appliquée à la santé.
“En tant que 1er animateur de l’innovation dans son domaine de spécialisation dans le pays, Biotechpole Sidi Thabet cherche à renforcer les démarches partenariales entre des acteurs clés de l’innovation à savoir les entreprises et les organismes de formation”, a-t-il affirmé. Elle veille à faire émerger des projets et gérer le transfert des connaissances et des technologies parmi les universités et les entreprises, promouvoir un environnement global favorable à l’innovation, inciter à la création d’entreprises innovantes et développer les ressources humaines à haute compétence par la formation et les échanges.
Pour sa part, Khalil Amiri, secrétaire d’Etat chargé de la recherche scientifique a indiqué qu’en 2014, la couverture par les fabricants locaux des besoins du pays en matière de médicaments a atteint 40% du taux des médicaments importés.
“La Tunisie est dépendante d’autres pays pour des biomédicaments qui sont devenus vitaux. Dorénavant, certains biomédicaments ne seront plus protégés par des brevets et peuvent donc être produits sous forme de biosimilaires”, a-t-il précisé, signalant qu’”en produisant certains nouveaux biosimilaires, la Tunisie peut avoir un chiffre d’affaires annuel de plus de 200 millions de dinars pour ces médicaments. Sur le plan international, les biotechnologies médicales ont un rythme de croissance soutenu de plus de 10% en moyenne ces 10 dernières années, le secteur des biomédicaments enregistrant un chiffre d’affaires de 165 milliards d’euros en 2015″.
Selon Amiri, la Tunisie compte des centaines de doctorants à la recherche d’emploi dans le domaine des biotechnologies. La Tunisie est appelée à mettre en œuvre un nouveau modèle de développement en tirant profit de ses ressources humaines hautement qualifiées, a-t-il estimé.
Dans le cadre de ce séminaire, exprimant son appui total à l’innovation technologique, le ministre de l’Industrie et des PME, Imed Hammami, a indiqué que son département s’est engagé à accélérer le projet d’extension de la pépinière d’entreprises située au sein de la BiotechPole.
Rappelons que cette pépinière accueille déjà 4 entreprises innovantes dans le domaine des biotechnologies et qu’elle a atteint sa capacité maximale d’accueil tout en ayant d’autres entreprises candidates pour y séjourner. Le ministre a affirmé, dans ce cadre que ” le secteur pharmaceutique est un secteur stratégique pour la santé du tunisien et pour l’économie nationale.
Il compte une trentaine d’établissement de fabrication locale de médicaments pour usages humains dont 2 entreprises nationales, 6 établissements de fabrication locale pour usage vétérinaire et 7 établissements de fabrication de dispositifs médicaux”.
La couverture par les fabricants locaux des besoins du pays en matière de médicaments a atteint 40% contre 60% des médicaments importés. L’industrie pharmaceutique tunisienne emploie 5000 personnes environ, selon la même source.
Le secteur des industries pharmaceutiques est identifié par l’Etat Tunisien comme l’un des principaux secteurs porteurs sur lequel des efforts sont déployés pour augmenter la compétitivité des entreprises dans les chaines de valeurs mondiales, a rappelé le ministre.
Cependant, “aujourd’hui, le potentiel du secteur est loin d’être pleinement exploité: seulement moins de 10% de la production des médicaments humains est exportée, représentant moins de 0,2% du total des exportations. On couvre ainsi 40% des besoins locaux”, a-t-il regretté.