“Depuis le début de l’année 2017 jusqu’à ce jour, nous n’avons enregistré aucun cas de rage humaine en Tunisie”, a déclaré Dr. Ichraf Hammami Zaouia, responsable de l’unité des zoonoses (des maladies transmissibles de l’animal à l’homme) au sein de la Direction des soins de santé de base (DSSB) au ministère de la Santé, faisant part de son souhait de boucler l’année avec ce même chiffre.
Dans une déclaration à l’agence TAP en marge de l’organisation d’une manifestation à Tunis à l’occasion de la journée mondiale contre la rage célébrée le 28 septembre de chaque année sous le slogan “la rage est une maladie mortelle et la vaccination est le seul moyen de prévention”, la responsable a souligné l’importance de conjuguer les efforts de toutes les parties (citoyens, municipalités, ministère de la santé, ministère de l’environnement, société civile…) pour lutter efficacement contre la rage. En 2016, 3 cas de rage humaine ont été enregistrés dont deux se sont décédés, a rappelé la même source.
“Actuellement vu la pression de la contamination dans le pays et l’enregistrement de plus de 234 cas de rage animale en 2017 contre 230 en 2016, il convient d’augmenter la vigilance pour éviter les cas de rage humaine”, a-t-elle dit faisant remarquer que sur les 46 mille personnes agressées par des animaux suspects et prises en charge par le ministère de la santé en 2016, 40% sont des enfants âgés de moins de 14 ans.
“Ces enfants sont agressés par des chiens errants à la sortie des écoles, des jardins d’enfants en allant au supermarché ou même quand ils jouent dans leurs quartiers”, a-t-elle indiqué mettant l’accent sur l’importance de s’adresser le plus rapidement possible aux centres de traitement antirabiques (206 centres) répartis sur l’ensemble du pays pour recevoir gratuitement les soins nécessaires en cas de contamination ou agression.
“La rage est une maladie à 100% mortelle si on arrive au stade maladif mais elle est évitable quand on assure les moyens de prévention”, a-t-elle assuré.
Selon Dr. Ichraf Hammami Zaouia, “le citoyen reste un élément très important puisque c’est lui qui est appelé à vacciner son chien et c’est lui aussi qui doit se présenter au centre de traitement en cas de post-exposition outre son rôle dans la gestion des déchets ménagers”.
“La multiplication des chiens errants qui sont plus dangereux et plus agressifs dépend de la richesse et de l’accumulation des déchets ménagers, d’où l’importance du rôle des citoyens et du ministère de l’environnement”, a-t-elle indiqué.
L’intervenante a fait remarquer qu’actuellement dans le cadre du programme multisectoriel et multi départemental de lutte antirabique, et en collaboration avec la municipalité de Tunis, ils sont en train de tester la stérilisation des chiens errants.
” C’est une méthode moins agressive et plus civique, par rapport à l’abattage des chiens, mais c’est une méthode qui donnera ses fruits à moyen terme “, a-t-elle estimé.
A noter qu’un site web www.rage.tn est mis en ligne par la commission nationale de lutte antirabique et comporte toutes les données et informations nécessaires sur la maladie, le traitement, les moyens de prévention et les centres de traitement.